Appels à contributionsBibliographies/LiensCommunautés AfricainesCoopération Israel-AfriqueDossiers accessible à tousFiches biographiques

Torah et langage : Shema Israël

Israël est fruit de l’écoute, et non du regard.
L’écoute est, de tous les 5 sens, le seul qui puisse conduire à la réalisation de l’Unité Suprême. Pour pouvoir véritablement entendre le Silence, il faut soi-même devenir Silence. Pour comprendre le Silence duquel sortent les Lettres, il faut être présent a l’instant précis où les Lettres sont prononcées, car en devenant un mot, elles pourraient couvrir le Silence. Seul à ne pas couvrir le Silence, est l’imprononçable Nom, qui conjugue le Verbe être à tous les temps à la fois.
Nom-conduit, Nom-vecteur du Silence,
Nom de transparence,
Volcan actif du Silence,
Au flot de sa Lave d’Etre,
les différentes faces du temps fusionnent;
Futur-Présent-Passé fondent et deviennent optionnels.
A ses coulées silencieuses, aucune existence ne résiste,
aucune résistance n’existe.
Il couvre tout également,
de son Un inaltérable.
Dans les mots Ecoute Israël, il nous est dit quelque chose, que seul le sens de l’ouïe peut signifier.
On ne voit pas le Un, mais on peut l’entendre.
C’est de la compréhension symbolisée par l’écoute, qu’on nous parle.
La parole est adressée à l’oreille, ni aux yeux, ni au nez.
L’oreille est l’organe par lequel le Un peut entrer en rapport symbolique avec le corps.
C’est pour cela que la Torah dit: « Souviens toi…tu n’as vu aucune image, seulement une Voix. »
Au niveau de la matière, le son est vibration, onde.
Si nous n’avions pas d’organes de vue, tout pour nous serait onde.
La lumière séparée en particules est le fruit d’un raisonnement, fait à partir des règles optiques, qui séparent les ondes en différents spectres de lumière.
Or, selon l’ordre de la Création narrée par la Torah, le son ou la voix, prime sur la vision ou la lumière.
C’est selon cet ordre de la création que le Shema indique, accorde, et applique la primauté de la priorité au sens de l’écoute.
Avant la création de la Lumière il est écrit: » Et Dieu dit que la Lumière soit. »
« Et Dieu dit » signifie la voix, en tant que seule création à exister, avant que la Lumière soit.
Voix pure, sans Lumière appelée Rouah, Esprit; cette voix parle, et son onde contrôle toute la Création.
En mettant l’existence de la voix avant celle de la Lumière, on nous montre que du point de vue de la Torah, le sens de l’ouïe est plus primordial et plus essentiel, que la vue.
On ne peut pas dire « Regarde, l’Éternel est Un »
Le regard a un cadre limité.
Mais par la voix, le Un nous parle, venant de partout et de tous temps.
La vue ne fait que confirmer ce qui est déjà perçu par l’ouïe, à son niveau.
La vue est en fait une résolution en images de l’univers des sons, c’est à dire des ondes.
Quand nous observons l’univers strictement par les règles acoustiques, le Temps disparaît.
En inversant les formes relatives du temps, nous n’observons que la propagation des ondes.
Les moments sont les différents lieux de la propagation.
Le temps est écrit sur une carte de sons.
Ainsi, l’écoute transcende les diverses orientations du temps.
Ce qui n’est pas le cas des autres sens.
Quand nous parlons de ‘dire le Shema’, nous revenons à la réalité de l’écoute, le reste n’étant que d’ordre secondaire.
C’est dans l’écoute du Silence, qu’on peut sentir notre propre existence dans sa totalité.
L’écoute attentive sait faire la distinction entre bruit et Silence.
Ceci est signifié par la musique des Taamim -les notes des Lettres- qui nous conduit au Silence.
La musique du cœur.
Par le pouvoir de Shema, les Lettres Israël deviennent Shir El, le chant Divin, notion purement liée à l’écoute.
Shir El a la même signification que Zimrat Yah, (chant Divin) que l’on trouve dans Shirat Hayam, le fameux chant de la traversée de la Mer Rouge.

No Comments Yet

Leave a Reply

Your email address will not be published.