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Shoftim : Deutéronome 16:18-21:09

Bamako: 18:21-19:11, Dakar : 19:00-19:50, Masvingo 17:31-18:23, Kinshasa : 17:40-18:30,
Abuja : 18:18-19:07, Lagos : 18:33-19:22, Enugu : 18:16-19:06, Abia : 18:16-19:06, Delta : 18:19-19:09, Anambra :18:18-19:07, Imo : 18:18-19:07, Harare : 17:31-18:22, Yaoundé : 17:59-18:48, Antananarivo : 17:25-18:16, Accra : 17:47-18:36.

Moïse enjoint au peuple de nommer des juges et des officiers de police dans chaque cité. « Justice, c’est la justice que tu poursuivras », commande-t-il et elle devra être rendue sans corruption ni favoritisme. Les crimes seront l’objet d’investigations méticuleuses et les preuves soigneusement examinées. Il faut qu’au moins deux témoins crédibles soient entendus pour qu’un suspect soit reconnu coupable et qu’une sanction puisse être prononcée.
Dans chaque génération, dit Moïse, certains se verront confier la charge d’interpréter et d’appliquer les lois de la Torah. « Selon la doctrine qu’ils t’enseigneront, selon la règle qu’ils t’indiqueront tu procéderas ; ne t’écarte de ce qu’ils t’auront dit ni à droite ni à gauche. »
La paracha de Choftim contient aussi les interdits relatifs à l’idolâtrie et à la sorcellerie, les lois régissant la nomination et la conduite d’un roi, les règles présidant à la création des « villes de refuge » destinées au meurtrier involontaire.
Nombre des lois de la guerre sont aussi affirmées : l’exemption du jeune marié, de celui qui vient de construire sa maison, de planter une vigne ou qui est effrayé ; l’obligation de proposer la paix avant d’attaquer une ville ; l’interdiction de détruire arbitrairement quelque chose de valeur, illustrée par la loi interdisant d’abattre un arbre fruitier en faisant le siège d’une ville (dans ce contexte, la Torah énonce la célèbre sentence « Car l’homme est un arbre des champs »).
La paracha s’achève avec la loi de la Eglah Aroufah, la procédure qui doit être suivie lorsqu’un cadavre dont le meurtrier est inconnu, est trouvé dans un champ, soulignant ainsi que la responsabilité de la communauté est engagée non seulement au regard de ce qui est commis, mais aussi pour les actes qu’elle n’a pu empêcher.
-Une analyse rigoureuse
Depuis sa création, l’homme a éprouvé le besoin de rechercher la vérité. Parallèlement, toutefois, il a été confronté aux limites induites par sa propre subjectivité ainsi qu’à la conscience de la portée limitée de ses découvertes qui en découle.
Par le Don de la Torah, D.ieu a doté l’humanité d’un référentiel de Vérité absolu. À la différence de nos idées subjectives, la Torah nous donne des valeurs, des directives et des principes objectifs, applicables en toute situation, en tout lieu et à toute époque.
Quelle responsabilité incombe à l’homme ? Celle de juger. De se soumettre lui-même ainsi que son environnement à un examen rigoureux, puis de déterminer la conduite que la Torah prescrit en pareille situation. Il lui appartient ensuite de mettre ce jugement en pratique en entreprenant de modifier sa vie et son environnement en conséquence. C’est ainsi qu’il peut s’élever, avec le monde qui l’entoure, jusqu’à atteindre une connexion avec D.ieu qui dépasse la conception humaine du bien.
-Aux portes de la ville
Ces concepts se reflètent dans le nom de la paracha de cette semaine,Choftim, « juges », et dans son premier verset : « Nomme des juges et des gendarmes à toutes tes portes. »
Placer des juges aux portes d’une ville traduit le désir que la ville tout entière fonctionne conformément à la Loi de la Torah. Les juges transmettent les règles de la Torah et les gendarmes prennent les mesures permettant d’assurer leur bonne application.
C’est ainsi que le Rambam cite ce verset comme étant la source biblique du commandement de nommer des juges et des gendarmes dans chaque ville d’Erets Israël. Par extension, ce verset enseigne également que chacun se doit d’agir dans son propre foyer tel un juge et un gendarme pour structurer celui-ci en fonction des règles de la Torah.
Cette idée est développée plus avant par une interprétation selon laquelle « tes portes » désigne aussi les organes sensoriels du corps humain : les yeux, les oreilles, la peau, le nez et la bouche. Ce sont là les « portes » par lesquelles nous captons les informations de notre environnement. Il nous est enjoint de « nommer des juges » à ces portes, de sorte que même notre perception physique soit imprégnée des directives de la Torah.
De plus, en disant שעריך « tes portes », la Torah enseigne que ces efforts incombent à chacun en particulier. Chaque personne est en effet « une ville en microcosme » et doit se « nommer des juges et des gendarmes » pour contrôler ses interactions avec le monde.
-La nécessité de la contrainte
Tant les juges au sens habituel du terme que la faculté de jugement de notre personnalité ne peuvent se contenter de regarder au dedans. Bien au contraire, nos Sages statuent qu’un juge doit « se ceindre d’acier, relever sa toge au dessus des genoux et aller de ville en ville… pour enseigner au peuple juif ».
Cet effort souffre toutefois d’un inconvénient fondamental. Quelle est la source de l’autorité du juge ? Le référentiel objectif dicté par la Torah. Ainsi, dans la mesure où la Torah dépasse l’intellect humain, il peut s’avérer difficile pour certains d’adhérer aux directives du juge. Quand bien même reconnaissent-ils la vérité de ces directives, voire même la nécessité de leur obéir, il peut demeurer un écart entre cette reconnaissance et leur propre compréhension de la chose. Et cet écart peut amener à ce que ces directives ne soient pas mises en pratique.
Il y a deux manières de résoudre cette difficulté. La première est mentionnée dans le verset cité plus haut : nommer des officiers responsables du maintien de l’ordre qui contraindront les personnes concernées à appliquer les décisions des juges.
Il y a, cependant, un désavantage à cette approche. Car bien que l’obéissance forcée aux règles de la Torah garantisse une bonne marche de la société, la personne soumise à cette contrainte demeure inchangée. Elle a été forcée de se conformer à la Torah, mais cette conformité est seulement superficielle.
-Intérioriser la moralité
Une approche plus complète est suggérée par un verset d’Isaïe qui décrit l’Ère de la Rédemption : « Et Je rétablirai tes juges comme autrefois, et tes conseillers comme à l’origine. » Cela indique que les règles que dicteront les juges seront complémentées par des « conseillers ».
Un conseiller ne donne pas d’ordres. Comme son nom l’indique, il fait des suggestions constructives. Il est plus ou moins au même niveau que la personne qu’il conseille et s’adresse à elle comme un bon ami avec lequel celle-ci a beaucoup en commun. Elle apprécie d’entendre ce conseil et l’accepte, non par foi, mais parce qu’elle comprend qu’il lui sera bénéfique.
Dès lors, quand les « conseillers » relaient et expliquent les décisions des juges, les préceptes de la Torah transforment non seulement le comportement d’une personne, mais également son caractère.
-L’esprit prophétique
La différence entre ces deux modes d’observance – celui qui découle de la contrainte et celui qui découle de la compréhension et du consentement – peut s’illustrer par la comparaison entre la fonction d’un juge et celle d’un prophète, sujet également mentionné dans la paracha de cette semaine.
Dans son Introduction à son Commentaire de la Michna, le Rambam explique les deux fonctions du prophète :
a) Exhorter le peuple à observer la Torah et ses mitsvot, comme l’exclama le prophète Malakhi : « Souvenez-vous de la Torah de Moïse, Mon serviteur. »
b) Prodiguer des conseils sur la conduite des affaires mondaines : « D.ieu nous a accordés des prophètes à la place d’astrologues, de sorciers et de devins, pour que nous puissions les interroger sur des sujets généraux et particuliers. » C’est dans cet esprit que le roi Saül s’en fut consulter le prophète Samuel au sujet des ânes de son père.
Concernant la fixation de la Loi de la Torah, le Rambam poursuit :
Le Saint béni soit-Il ne nous a pas permis d’apprendre des prophètes, mais plutôt des Sages… Il n’est pas dit : « Vous vous rendrez auprès du prophète qui sera présent à cette époque », mais plutôt : « Vous vous rendrez auprès… du juge qui sera présent à cette époque. »
Nous observons ici un modèle analogue à celui décrit plus haut : les sages et les juges enseignent les lois de la Torah, prescrivant les modes de conduite. Et le prophète rapproche la parole de D.ieu de la vie telle que les gens la vivent, les encourageant à faire de la Divinité une partie intégrante de leur vie quotidienne.
Un élément fondamental de la foi
Pour souligner l’importance de la prophétie, le Rambam déclare : « L’un des éléments fondamentaux de [notre] foi est de savoir que D.ieu envoie Ses prophéties par l’intermédiaire d’êtres humains. »
Puisqu’il s’agit d’un « élément fondamental de la foi », il est clair qu’il s’applique en tout temps. Nos Sages affirment que « depuis que moururent les derniers prophètes, Hagaï, Zekharia et Malakhi, l’esprit de prophétie a quitté Israël. » Toutefois, l’expression « a quitté » ne signifie pas qu’il ait totalement disparu. L’esprit de prophétie ne s’est pas interrompu, il s’est élevé à un plan plus élevé. »
De fait, même après l’ère des prophètes bibliques, l’esprit prophétique résida sur de nombreuses personnes. C’est pour cette raison que, dans le Michné Torah, le Rambam discute longuement de la prophétie sans mentionner qu’elle ait cessé ni que l’esprit prophétique ne peut se développer qu’en une certaine période. Dans son Épître au Yémen, il évoque d’ailleurs plusieurs prophètes ayant vécu à son époque.
Le message de nos Juges et de nos Prophètes
Ce ne sont pas là des sujets à reléguer aux livres d’histoire, mais des concepts tout à fait actuels. Comme avant-goût de l’accomplissement de la prophétie « Et Je rétablirai tes juges comme autrefois et tes conseillers comme à l’origine » dans la période précédant la venue de Mashia’h, D.ieu nous a accordé des juges et des prophètes pour nous diriger et nous guider. Et souvent ces qualités ont été incarnées chez certains personnages, comme cela a été manifeste chez les nessiim de ‘Habad jusqu’à aujourd’hui.
Tels des juges, ces leaders nous donnent des directives quant à la nature du temps présent : pour emprunter une expression du Rabbi précédent, « tous les boutons ont été astiqués » et nous vivons les derniers instants avant la Rédemption ultime. Et, tels des conseillers, ils nous donnent des perspectives pour anticiper la Rédemption dans notre vie et préparer un environnement dans lequel cet esprit puisse se répandre dans le monde entier.

 

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