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Quelle Réponse à l’antisémitisme ?

Suite au déferlement d’événements à caractère antisémite et les débats à ce sujet qu’on entend partout aujourd’hui dans la presse et plateformes Internet beaucoup de gens en France et de par le monde voudrait entendre notre opinion.
La FJN ne présente pas une ‘opinion’ parmi les autres sur le sujet de la discrimination raciale.
La FJN, en tant qu’association des Droits humains, contribue à ce débat avec un regard spécialisé et une expérience de décennies dans le domaine des dynamiques sociales engendrées par le racisme.

La FJN appelle tous les intervenants dans ce débat à rester civils et vigilants, car les millions de victimes de l’antisémitisme et du racisme n’ont pas donné leur vie en vain.
Nous ne pouvons pas nous permettre de revenir à la case de départ dans cette conversation qui a engagé des destinées humaines telles que Hailé Selassié, Martin Luther King, Rabbi Joshua Heschel, Albert Einstein, André Chouraqui et bien d’autres, qui ont voué leur vie, et tant écrit à ce sujet.
L’antisémitisme est une des faces du racisme.
Le racisme est un discours arbitraire et spéculatif, cherchant à établir une inégalité sociale, à partir des origines humaines.
Le racisme est donc une absurdité idéologique.
Les politiciens qui ne rappellent pas cette évidence au public, ne font qu’ajouter à la confusion, au lieu d’invalider ce raisonnement fait par l’absurde.
Établir l’équivalence Juif- Banquier,( ou Juif-Vermine-Pauvre du Ghetto) revient à justifier l’équivalence Noir-Esclave, Chinois-Envahisseur, Rom-Voleur etc.
Les cibles de ces stéréotypes discriminatoires ne se reconnaissent pas dans ces caricatures.
Ces caricatures sont volontairement réductrices, donc humiliantes.
Seuls les Juifs peuvent ressentir et identifier l’humiliation anti-Juive, et dire aux autres quels termes sont antisémites ou non.
Seuls les Noirs peuvent ressentir et dire aux autres ce qui constitue une discrimination contre eux.
La même chose s’applique aux autres communautés victimes de du racisme.
Il faut être à l’écoute de ces communautés, pour comprendre ce qui constitue une attaque à leur ethnie ou leur communauté.
Le racisme est un malaise social voulu, dont l’objectif est la fracture et la division.
Comment résister à ce fléau, est une question de lutte consciente contre des éléments de langage établis et non questionnés.
Les négationnistes du racisme révèlent la gêne qui résulte d’être accusé de l’absurdité du discours discriminatoire.
Leur langage rempli de duplicité veut à la fois se laver de l’accusation, et en même temps perpétuer les clichés absurdes, par des ‘preuves’ que les populations ciblées sont coupables des outrages dont ils raffolent de parler.
Les Supremacistes Blancs s’entourent de gens tels que Faurisson, Dieudonné, Kemi Seba, Soral et autres acteurs de propagande, brandissant toujours leurs épées verbales dans ces contradictions, où des renversements de rôles et de sens sont possibles.
Une telle démarche, qui constituait à disculper le commerce humain triangulaire, le faisait par l’accusation que les Africains eux même pratiquaient l’esclavage.
C’est comme les fascistes allemands du 3ème Reich justifiant leur génocide en avançant que des Juifs se tuaient entre eux.
Ces absurdités cachent à peine leur volonté destructrice. Elles ne sont pas difficiles à déceler.
La haine derrière les stigmates du racisme est volontairement pernicieuse. Ce n’est pas une invitation à débattre un sujet de conversation.
La haine raciale provient du désir d’abuser de ceux qui sont dans une position vulnérable.
En tant qu’association de Droits de l’Homme agissant au sein de la communauté Juive et de la communauté Noire, la FJN tient à rappeler que le racisme est une stratégie dont l’objectif conscient est la fracture sociale.
Il ne faut pas pour un instant croire que les apparitions soudaines et coordonnées d’actes racistes surviennent par elles même.
Si le racisme n’est pas poussé, engagé, organisé et promu, il reste à sa place dans la tête des malades, saoulards et brutes, comme les autres pensées malsaines et psychotiques.
L’antisémitisme d’Etat a été créé par Mussolini.
Mussolini était un Supremaciste Blanc, qui traitait publiquement les Éthiopiens de singes. Les lois antisémites de Mussolini suivirent son délire anti-Noir. Quand la communauté Juive de Rome avait protesté contre la campagne raciste, Mussolini décréta les premières lois d’Etat contre une communauté ethnique au 20ème Siècle.
La nation Noire de Haïti était l’un des seuls pays à officiellement accueillir les réfugiés Juifs fuyant les persécutions.
Pourquoi ?
La réponse devrait être évidente.
Le racisme tire le dialogue vers les bas fonds de la stupidité.
Nous sommes à la disposition de ceux qui veulent trouver des réponses a cette problématique actuelle, que la FJN a vu arriver, et à propos de laquelle nous avons alerté le public depuis des années.
Pendant les 9 années que la FJN organisait la commémoration d’Ilan Halimi, aucune profanation à son égard n’a eu lieu.
La première année que cette commémoration a été mise en d’autres mains qui ne connaissent rien au terrain des Droits de l’Homme et aux relations Juives-Noires, la catastrophe est arrivée.
Pourquoi?
La réponse devrait être évidente.
Le racisme n’est pas à diviser entre racisme des grandes villes et racisme de Banlieue, comme c’est trop souvent le cas.
Banlieue, est un terme discriminatoire.
Comme on ne lave pas la saleté avec plus de saleté, on ne peut pas laver le racisme avec des contre-clichés.
Il ne sert à rien de découper le racisme en catégories distinctes.
Les différentes formes que prend le racisme ne sont pas des spécialités comme il en existe en médecine.
Il s’agit de la même stupidité, la même condition, qui ne mérite aucunement de réflexion approfondie.
Le racisme est un embarras, l’exposition de l’ignorance généralisante, qui, comme la cécité ou la surdité prouve une incapacité de perception.
Sauf que la cécité ou la surdité ne sont pas preuve de stupidité, d’ignorance, et de malveillance comme le racisme.
La FJN appelle à considérer que la recrudescence d’actes antisémites n’apparaît pas dans un vacuum.
La vision, devenue tristement courante d’êtres humains qui se noient dans la Méditerranée, de réfugiés de guerre devant lesquels des frontières se ferment, de partis politiques qui instrumentalisent cyniquement ces tragédies avec des discours de xénophobie, font partie de ce cadre qui favorise l’antisémitisme.
Il y a 2 ans à peine, un Noir se noyait dans les canaux de Venise en Italie, en pleine journée devant des caméras et des dizaines de témoins. Une foule furieuse criait qu’ils lui souhaitaient en tant que Noir de mourir, et comme un public des amphithéâtre Romain riaient de le voir perdre sa vie devant eux.
En voyant ce spectacle accablant, il ne faisait aucun doute à nos yeux que l’antisémitisme allait faire un retour en Europe.
Pourquoi ?
La réponse devrait être évidente.

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