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Parachat Balak (Nombres 22, 1 – 25, 9)

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Il est difficile de définir avec précision le péché que commet Bilam dans la paracha Balak uniquement. En fait, une lecture attentive de la paracha dans son ensemble montre non seulement qu’il ne fait rien de mal, mais il est même plutôt un juste ! Avant de de partir il dit clairement au messager de Balak qu’il ne retranchera pas un iota de ce que D’ lui dira. (Voir 22:18) A son arrivée à « Sdéh Moav », il bénit le peuple d’Israël au lieu de le maudire, tout comme D’ le lui ordonna. (Voir 23:1-24:9) Bilam est tellement « pro-Israël », qu’à la conclusion de l’histoire, Balak est tellement en colère qu’il dit a Bilam de s’enfuir: « La colère de Balak s’enflamma contre Bilam, et il frappe des mains; et Balak dit à Bilam: C’est pour maudire mes ennemis que je t’avais appelé, et tu as persisté à les bénir, par trois fois ! Eh bien donc, fuis dans ton pays… » (24:10-11). Avant que Bilam ne s’en aille, comme s’il n’avait pas déçu Balak, il informe Balak de la manière dont Israël vaincra Moav et Edom au cours d’une bataille. Finalement: « Alors Bilam se leva, il s’en alla et retourna vers son pays; et Balak aussi reprit son chemin. » (24:25) [fin de l’histoire]Clairement la paracha Balak nous donne l’impression que Bilam et Balak se séparent avec la volonté de ne plus se parler. Bilam le prophète loyal retourne chez lui, et Balak est abandonné avec ses problèmes. Il est certain que si ceci avait été la seule histoire à propos de Bilam, il aurait été plutôt difficile de le juger comme un « racha »Pour parler du comportement de Bilam il est nécessaire de regarder ailleurs dans le ‘Houmach, dans la paracha Matot, où la Torah nous mentionne la mort prématurée de Bilam. Commençons par montrer pourquoi ces deux parachiot sont liées.Immédiatement après l’histoire de Bilam (Chap. 22 à 24), nous trouvons l’histoire de la faute des enfants d’Israël avec les filles de Moav (Voir chapitre 25). Même si la Torah ne spécifie pas qui fut l’instigateur du péché, la juxtaposition de ces deux histoires suggère un lien thématique. (Voir Rachi et Ramban 25:1) A cause de ce péché, les enfants d’Israël sont punis par une peste devastatrice mais sont finalement sauvés par l’acte de zèle de Pin’has (25:1-9). A la conclusion de cet événement, D’ ordonne aux enfants d’Israël de se venger contre les Midyanims en les attaquants en représailles (Voir 25:16-18). Pour d’autres raisons, les détails de cette bataille ne sont donnés que quelques chapitres plus tard, dans la Paracha Matot (Voir 31:1-12).Dans les brefs détails de la bataille la Torah nous informe (presque par accident) que Bilam est tué avec les cinq rois de Midyan (31:8). Pourquoi Bilam est-il executé ? Qu’a-t-il fait pour encourir la peine de mort ?La réponse à cette question réside dans l’allusion suivante. Quand l’armée revient de la bataille livrée contre Midyan, Moché mentionne Bilam dans sa réprimande faite aux officiers pour avoir laissé vivre les femmes: « Et Moché se mit en colère contre les officiers de l’armée, chiliarques et centurions, qui revenaient de l’expédition de guerre, et Moché leur dit: Quoi ! Vous avez laissé vivre toutes les femmes ? Voici, ce sont elles qui, bed’var Bilam (sur la parole de Bilam) ont porté les enfants d’Israël à trahir l’Eternel pour Baal-Peor ? » (31:14-16) A quoi Moché fait-il référence quand il dit « sur le parole de Bilam » ? La Guemara dans Sanhédrine 106a explique que D’var Bilam se rapporte au conseil de Bilam d’utiliser les filles de Moav et de Midyam pour attirer les enfants d’Israël vers le culte de l’idole « Baal Peor ». Maintenant le lien entre ces deux parachiot devient clair. C’était Bilam lui-même qui fut l’instigateur de l’incident des filles de Moav ! C’était cette idée d’attirer les enfants d’Israël vers le péché. Bilam est tellement impliqué, que cet incident tout entier est lié a son nom ![De plus, nous voyons de cette déclaration de Moché, que l’implication de Bilam est connue de tous car Moché part du principe que les officiers de l’armée ont eu mot de ce qu’est D’var Bilam. En d’autres termes il est connu de tous que Bilam était l’instigateur.]
C’est pourquoi Bilam n’est pas été executé en conséquence de sa tentative de maudire les enfants d’Israël. Bilam est déclaré coupable pour avoir orchestré l’histoire des filles de Moav. Mais pourquoi un changement soudain dans son coeur ? Pourquoi après avoir béni le peuple d’Israël, retourne-t-il sa veste et et organise sa mort ? Est-ce-que Dvar Bilam était un conseil (celui d’utiliser les filles de Moav) de dernière minute que Bilam aurait donné à Balak avant de partir ? Cela semble impossible. Rappelez-vous que quand Bilam fut renvoyé, il n’était pas en très bon terme avec Balak. En outre, que fait Bilam à Midyan ? N’est-il pas rentré chez lui ? Avant de pouvoir répondre a cette question, nous devons déterminer l’origine de Bilam.Pour mieux comprendre la véritable personnalité de Bilam, il est important de savoir qu’il vivait en Mésopotamie, très loin de Moav et de Midyan ! Comment savons-nous ceci ? Dans les premiers versets d’ouverture de la paracha il est dit: « Balak envoya des messagers a Bilam, fils de Beor, à Péthor qui est sur le fleuve … pour le mander » (22:5) Dans le ‘Houmach, le fleuve se rapporte à l’Euphrate, le fleuve principal qui coule en Mésopotamie. Cette supposition peut-être confirmée par le livre de Devarim, dans une courte référence à Moav et à l’histoire de Bilam: « … et puisqu’ils salarièrent Bilam fils de Beor de Ptor aram naharïm » [Trad.Aram (situé entre) les deux grands fleuves (l’Euphrate et le Tibre)] (23:5). En plus dans sa bénédiction d’ouverture, Bilam déclare explicitement qu’il vient d’Aram, de l’Est (La Syrie/Irak de nos jours): « Il me fait venir d’Aram, depuis les monts d’Orient [Harey Kédém] » (23:7)Pourquoi est-il si important de savoir que Bilam vient de Mésopotamie, un pays si lointain ?Souvenez-vous qu’après avoir béni (au lieu de les maudire) le peuple d’Israël, Bilam était rentré chez lui (Voir 24:25), c’est à dire en Mésopotamie. Néanmoins après peu de temps, quand les Enfants d’Israël fautent avec les filles de Moav, nous trouvons que Bilam est de retour dans les environs , avec les cinq rois de Midyan. (31:8). Donc nous devons conclure qu’après être rentré chez lui, il revient une deuxième fois à Moav !Dans quel but revient-il ? Pourquoi s’engage-t-il dans un voyage de plusieurs centaines de kilomètres pour donner un conseil a Moav et a Midyan ? La réponse est surprenante mais simple: Bilam le prophète est rentré, Bilam le consultant revient ! Qu’est-ce-qui a motivé Bilam à refaire un long trajet vers Moav ? Pourquoi est-il tellement intéressé à entraîner les Enfants d’Israël vers le péché ? Le retour de Bilam à Moav prouve que son intention depuis le début est de maudire les Enfants d’Israël. Mais en tant que prophète, il ne pouvait pas accomplir son desir puisque « Comment maudirais-je celui que D’ n’a point maudit ? « (Voir 23:8). Cependant, même si en tant que prophète il se peut qu’il soit croyant, en tant qu’individu il n’a pas vraiment foi en D’. Submergé par son désir de causer du tort aux Enfants d’Israël, il emploit sa compréhension prophétique pour établir un autre plan, pour créer une situation où D’ lui-même va maudire le peuple.Comme il apparaît dans la bénédiction qu’il donne aux Enfants d’Israëlm Bilam le prophète réalise qu’il existe une relation spéciale entre D’ et Son peuple. Il comprend parfaitement pourquoi Il ne lui permet pas de les maudire, car Son souhait est que les Enfants d’Israël accomplissent le but divin pour devenir la nation consacrée a  D’. Néanmoins, Bilam trouve un échappatoire. En tant que  prophète, il réalise que si les Enfants d’Israël eux-mêmes n’étaient pas fidèle à D’, Il les punirait Lui-même. La conclusion de Bilam est astucieuse: pousser les Enfants d’Israël vers la malédiction en les faisant pécher. Il conseille à Midyan et à Moav d’entraîner les Enfants d’Israël vers la faute.Ceci peut être la raison pour laquelle nos Sages considèrent Bilam comme l’archétype du « racha » car il utilise sa compréhension prophétique, un don spécial donné par D’, pour suivre son propre désir au lieu de d’accomplir celui de D’. Prendre les qualités données par D’ et les utiliser pour des fins indignes est le mode de vie du « racha »Dans la Michna de Pirké Avot (5:19), non seulement Bilam est appelé racha, ,mais il est aussi opposé à Avraam Avinou: « Quiconque possèdent les trois caractéristiques suivantes figure parmi les disciples d’Avraam Avinou; quiconque possède ces trois autres caractéristiques figure parmi les disciples de Bilam:BILAM (mauvais oeil,esprit arrogant,âme basse),        AVRAAM (bon oeil,esprit humble, âme large). Et Avraam et Bilam sont des hommes renommés pour leur stature spirituelle. Cependant, Bilam emploie cette qualité pour sa fierté et son profit personnels alors qu’Avraam Avinou l’utilise afin de perfectionner l’humanité. Un « racha » selon nos Sages est une personne qui exploite ses dons de D’ à des fins indignes. Un disciple d’Avraam est quelqu’un qui exploite ces qualités à des fins divines. Dans le ‘Houmach nous trouvons d’autres parallèles textuels entre Bilam et Avraam qui renforcent cette comparaison. En voici deux exemples:A) Bénédiction et malédictionAvraam: « et je bénirai ceux que tu bénis, et ceux qui te maudissent seront maudits, et par toi toutes le nations de la terre seront bénies » (Beréchit 12:3)Bilam: « car je le sais, celui que tu bénis est béni, et celui qui que tu maudis est maudit. » (22:6)B) Aram NahraimLe terre d’origine de deux hommes, Avraam et Bilam, est dans la region de Aram Naharaim, le centre de la civilisation ancienne:Avraam: Voir Beréchit 24:4 & 24:10 & 11:27-31Bilam:    Voir Bamdibar 23:7 & Devarim 23:5Ces parallèles mettent en évidence un contraste d’ordre thématique entre Bilam et Avraam. Alors que les Enfants d’Israël, la descendance choisie d’Avraam Avinou, s’apprêtent à entrer dans la terre que D’ leur a promise afin d’être une « bénédiction parmie les nations » (Beréchit 12:3), ils doivent relever un dernier défi. Au même moment où la prophétie de D’ concernant Avraam est en train de devenir réalité, Bilam, la prophète capable de bénir et de maudire, uni avec Moav (les descendants de Lot) et Midyan (les descendants d’ Ismaël) font un essai de dernière minute pour contrecarrer l’accomplissement du destin.On pourrait suggérer que cette confrontation peut être representative d’un conflit plus essentiel. Contrairement à Moav dont la peur etait motivée par la menace de la sécurité nationale (22:3-4), la peur de Bilam face au peuple d’Israël peut être plus idéologique. L’existence du peuple d’Israël présente une menace pour Bilam lui-même ! Comme il ressort de ses trois bénédictions, Bilam a compris le rôle divin du peuple d’Israël: une nation destinée à apporter le message de D’ à l’humanité. Ce nouveau concept de nation de D’ menacait le status quo spirituel de l’ancienne civilisation. Jusqu’à cette époque  les messages divins destinés à l’humanité étaient transmis par des individus inspirés, comme Bilam lui-même. Le concept que ce but puisse être atteint par une nation, au lieu d’un individu pouvait être considéré comme une « menace professionelle » pour Bilam et pour la société qu’il représente.Dans un certain sens cette confrontation entre Bilam et le peuple d’Israël continue jusqu’à nos jours. Est-il possible qu’une nation, une entité politique délivre un message divin à l’humanité entière ? Pendant que Bilam et ses disciples persistent à tenter de détruire ce but, la tâche du peuple d’Israël reste de s’efforcer de l’atteindre.

1 Comment
  1. Bilam voulait bénir les enfants d’Israël , mais on était venu le chercher pour maudire , Bilam ne pouvais pas venir ,les suivre ,leur mentir ,alors il a attendu la permission de Dieu, leur a dit qu’il ne dirait que ce que Dieu lui dira, alors il ne leur a pas menti les a suivi et est arrivé ce qui est arrivé. Bilam voulait bénir les enfants d’Israël c’est clair, n’oublions pas qu’il voyait l’avenir.

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