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Paracha Terouma : Exode 25:1–27:19. Raphaël Draï zal

Abuja : 18:19-19:11, Lagos : 18:39-19:30, Enugu : 18:22-19:13, Abia : 18:24-19:15, Delta : 18:26-19:17, Anambra : 18:24-19:15, Imo : 18:25-19:16, Harare : 18:15-19:17, Yaoundé : 18:09-19:00
Antananarivo : 18:10-19:03, Accra : 17:54-18:45, Libreville 18h21-19:12, Kinshasa : 18h03-18:53

Comment se forme et comment se constitue un peuple qui se veuille à la fois libre et responsable? Il ne faut jamais croire que cette construction s’opère d’un coup, en ne privilégiant qu’une seule de ses dimensions, au détriment d’une autre. C’est une leçon de cohérence que nous propose cette nouvelle paracha.
La précédente, consacrée aux michpatim, concernait surtout les régulations externes du comportement, encore que dans la condition humaine l’extérieur et l’intérieur ne se dissocient jamais sans mutilation ou à tout le moins sans appauvrissement de l’être. Il s’agit surtout de mettre l’accent plus fortement sur l’une ou sur l’autre. L’on peut alors penser que la parachat Térouma concerne électivement l’intériorité humaine, celle de la profondeur de l’esprit et des perspectives de l’âme.
C’est pourquoi l’invitation divine initiale porte effectivement sur l’intériorité, le tokh, du peuple en général et de chaque Bnei Israël en particulier. Cette invitation à construire un Sanctuaire n’est pas relative à celle d’un temple dans lequel le Créateur serait pour ainsi dire assigné à résidence. Elle porte sur ce qui, en chacun et en chacune, se désigne comme sa plus grande profondeur vitale. La vie d’un esclave est privée de cette dimension là. Un esclave ne s’appartient pas. Il doit s’exécuter sur le champ et dans l’instant. Peu à peu, il désapprend à parler et son esprit est comme s’il n’était pas. Pour que sa libération soit effective, il doit reconstituer cette profondeur particulière, qui est celle de la pensée vivace et celle de la réflexion.
D’ordinaire plus la profondeur augmente, plus l’obscurité augmente aussi. Pour l’esprit et pour l’âme c’est exactement l’inverse. Plus grande est sa profondeur, plus intense sa luminosité. Si le Créateur invite à une édification ainsi conçue, c’est afin que le cœur de chacun et de chacune soit sollicité et en l’étant, qu’il se prouve à lui même sa réalité et qu’il se développe.
A partir de quoi, de même que dans le Gan Eden l’Humain (Haadam) était convié à se nourrir de tout arbre qui y avait été implanté, avec l’exception de l’arbre toxique, la construction du Sanctuaire devra se faire avec pratiquement tous les éléments de la Création, en partant du cœur volontaire et disponible, et en passant méthodiquement, du règne minéral, au règne végétal et au règne animal. Avec l’exception du fer, commis à d’autres usages, le plus souvent contraires à la construction et au lien. L’homme libre dispose ainsi d’une série de matériaux qu’il devra ordonner et combiner selon un plan, un tavnit, de pensée pure, de mah’achava; non pas seulement de pensée analytique mais de cette autre forme de pensée,d’un ordre supérieur, que le texte nommera « la sagesse du cœur (h’okhmat lev) ».
Cette approche conduit à une autre considération d’ordre méthodologique. Toutes les parachiot qui vont suivre comportent des énumération parfois fort longue d’actes, de gestes, d’assemblages, de matériaux aussi, dont l’on ne comprend pas toujours l’ordre interne. Cet ordre existe. Il faut savoir le discerner à partir de cet éclairage premier et se demander chaque fois: « Quelle est la logique interne de cette énumération? Où se trouve la structure latente de cette série de prescriptions?». C’est cette façon de faire et de voir que le texte qualifiera non pas de pensée, à une seule dimension, mais littéralement de «pensée de pensée» (lah’chov mahachavot) ». On doit relever que dans sa Métaphysique (Livre L), et dans son contexte propre, Aristote désigne de la sorte la plus haute aptitude l’intellect. Chaque être se sachant doué d’un corps, d’un esprit et d’une âme doit y tendre, dans sa dimension interne et dans sa dimension externe qui devient électivement une dimension de hauteur.

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