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Mort de Naomi Musenga

« On s’est moqué de nous, comme on s’est moqué d’elle », dit sa famille
La famille de Naomi Musenga a donné une conférence de presse ce jeudi après-midi au cabinet de leur avocat. Son père, sa mère et sa sœur veulent savoir de quoi est morte Naomi, pourquoi son autopsie a tant tardé et pourquoi ils n’ont pas été mieux accompagnés après le décès de la jeune femme de 22 ans. Ils veulent que « justice soit faite » et comprendre pourquoi l’appel de Naomi n’a pas été mieux pris en compte par les opératrices des secours.
Polycarpe Musenga, son père ; Bablyne, sa mère et Louange, l’une de ses sœurs ont pris la parole à la demande des médias ce jeudi après-midi au cabinet de leur avocat. « Nous tenons à remercier les médias et les réseaux sociaux », a commencé par dire le père de Naomi, cette jeune femme décédée en décembre dernier à Strasbourg quelques heures après avoir appelé les secours. Le Samu n’a malheureusement pas pris au sérieux son appel en fin de matinée et la jeune femme, mère d’un enfant de 17 mois, est décédée dans l’après-midi.
« On s’est moqué de nous, comme on s’est moqué d’elle »
S’ils remercient ainsi la presse et les réseaux sociaux, c’est qu’en médiatisant le décès de leur fille, la famille Musenga a vu la situation se débloquer. « C’est une main qui nous est tendue, assure la maman de Naomi. Ça nous a vraiment aidés de savoir qu’on n’est pas seuls. Ça nous fait un grand soulagement de savoir qu’on va porter quelque chose qui est juste ». Une procédure judiciaire a été ouverte, « c’est ce qu’on attendait », souligne sa sœur.
Avant que l’affaire ne devienne publique, la mère de Naomi explique ne pas avoir été accompagnée et s’être sentie « laissée à la dérive totale, comme dans un océan ». Son père parle d’un « manque d’humanité total » : « après son décès, on a eu l’impression qu’on s’est moqué de nous, comme on s’est moqué d’elle », lance-t-il en référence au ton de raillerie employé par l’opératrice du Samu qui a pris l’appel de sa fille. En entendant cet enregistrement de l’appel, « j’ai été choqué, très, très choqué », confie son père.
Si elle avait été prise en charge, aurait-elle survécu ?
« Que justice soit faite, c’est notre première préoccupation pour cette enfant qui était aimée de tous », poursuit Polycarpe Musenga, très digne dans son costume bleu marine. « Jusqu’à présent, nous n’avons pas de réponse à : qu’est ce qui a tué ma fille. Qu’on nous donne la réponse », lance son épouse.
Elle veut aussi savoir pourquoi le Samu n’a pas pris son appel au sérieux : « Qui est cette femme. Qui sont ces deux femmes, car il y en a deux et on oublie l’autre », déclare la maman de Naomi en évoquant les deux opératrices des secours qui se sont relayés après l’appel de sa fille. « Est-ce qu’elle avait quelque chose contre ma fille pour la laisser comme ça ».
Parmi les questions qui restent aussi sans réponse, il y a le fait que l’autopsie ait tant tardé. « Pourquoi l’autopsie n’a pas été faite à temps », demande Polycarpe Musenga. « Pourquoi l’a-t-on laissée en réanimation, pas au froid dans la chambre mortuaire », ce qui a nécessairement compliqué l’autopsie. « Et si elle avait été prise en charge à temps, n’aurait-elle pas eu une chance de vie », se demande le père endeuillé qui croit toutefois que « justice sera faite pour Naomi (sa) fille ».

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