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Mikets : Gen 41:1 – 44:17

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Kinshasa : 17:52-18:45, Abuja : 18:00-18:54, Lagos : 18:21-19:14, Enugu : 18:05-18:58,
Abia : 18:08-19:00, Delta : 18:08-19:02, Anambra :18:07-19:00, Imo : 18:08-19:01,
Harare : 18:14-19:09, Yaoundé : 17:53-18:46, Antananarivo : 18:10-19:06, Accra : 17:37-18:30

Ce serait une erreur de penser que la confrontation entre Yossef et ses frères, dont nous sommes les témoins dans notre paracha, n’est qu’une fresque historique. Quand les frères se présentent devant le vice- roi d’Egypte, qui n’est autre que Yossef, le sens simple nous dira qu’ils ne savent pas qu’ils sont en présence de leur frère qu’ils ont vendu il y a une dizaine d’années. Mais le sens profond de cette scène nous invitera à lire deux conceptions de l’existence juive.
La famine règne en Egypte et en terre de Kénaane. Les fils de Yaakov descendent en Egypte pour acheter du blé car ils savent que l’Egypte possède d’immenses réserves de blé. Quand ils arrivent dans ce pays et se présentent devant Yossef, un verset nous dit que « Yossef reconnut ses frères mais que eux ne le reconnurent pas » (1). Ils étaient loin de penser que cet homme, qui dirigeait le pays le plus puissant du monde n’était autre que leur frère. Mais les commentateurs du sens profond du texte vont beaucoup plus loin que la lecture littérale du verset. Et avant de l’expliquer nous tenterons de comprendre quel était le fondement du judaïsme des frères de Yossef.
Un frère étranger
De nombreux ouvrages de la Tradition juive expliquent que les frères de Yossef choisirent délibérément le métier de bergers. Cette activité avait pour eux l’avantage de les éloigner du tumulte du monde et des hommes. Ils n’aspiraient qu’à s’élever spirituellement, rien ne devant entraver cette quête vers la sainteté. Yossef, lui, se situait sur un registre différent, bien plus élevé que celui de ses frères : les turbulences du monde ne le dérangeaient pas. Bien plus, il était capable de concilier son activité politique avec sa spiritualité, tout en restant un Juste, foncièrement attaché à D.ieu. Et notre verset prend, à présent, une autre tournure. Quand le verset nous dit que « les frères de Yossef ne le reconnurent pas » il vient nous apprendre qu’ils ne reconnurent pas la personne de Yossef comme leur frère. Ils ne pouvaient imaginer que l’homme qui se trouvait devant eux, totalement impliqué dans les méandres du monde politique, puisse être leur frère. Il était pour eux, inconcevable qu’un homme au sommet du royaume égyptien puisse rester attaché à D.ieu de toutes ses fibres. Il y a là une idée fondamentale dans le service de D.ieu. En adoptant le comportement des frères de Yossef, qui met en valeur la rupture avec le monde, on accrédite l’idée selon laquelle D.ieu et le monde ne peuvent coexister. Or si le monde existe, ce n’est pas pour le rejeter mais au contraire pour faire de lui un lieu pour la Présence divine ! Et c’est la voie que se traça Yossef.
Dans l’obscurité
Avec ce dernier point, on peut facilement comprendre le rapport avec ’Hanoucca qui vient confirmer le choix spirituel de Yossef. Le Code Lois précise que les lumières doivent briller vers l’extérieur, à la porte de sa maison. La maison symbolise la tranquillité du judaïsme mais cette tranquillité ne doit pas nous suffire ! Il faut que nos lumières brillent aussi dans l’obscurité du monde et de l’exil mais sans faire de compromis avec cette obscurité. Comme Yossef et les ’Hachmonaïm qui se distinguèrent par leur engagement au travers duquel brillait l’intégrité de la conscience juive.
Note :
(1) Béréchith, chap. 42, verset 8

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