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Manipulation idéologique et Religions.

Comment en sommes nous parvenus, dans une ère de communication globale sans précédents, dans un moment de l’histoire humaine qui voit des instances de Droits Internationaux créés pour combattre les injustices et discriminations arbitraires, a une chute prodigieuse de compréhension mutuelle, entre membres de différentes communautés religieuses ?
Bien moins que les sportifs sont intéressés par la pluralité de leurs disciplines, encore moins que les « fans » des artistes sont intéressés par la pluralité du monde artistique, les religieux de notre époque expriment-ils un intérêt quelconque aux autres Religions et à leurs membres, préférant ignorer les cultures religieuses différentes des leurs, et affichant une attitude supérieure, triomphale et méprisante, à l’égard des autres acheminements spirituels.
Ce hooliganisme religieux partisan, n’est pas seulement trouvé entre différentes Fois. Il infecte aussi les rapports entre les tendances d’une même Religion, ou des branches de mêmes écoles religieuses.
Antisémitisme, Islamophobie, et Anti-Christianisme primaires, font ainsi le tour de la Terre, outrageant les uns, provoquant les autres, et suscitant de la xénophobie et des discours de haine dignes du Moyen Age.
Le poison se répand globalement, et la Religion devient de plus en plus un territoire sous attaque, a l’assaut duquel se retrouvent des idéologues, des cyniques, des mercenaires, et des pirates, prétendument ‘religieux’ de tous bords.
Ils se disent ennemis, mais leurs techniques de récupération sont incroyablement similaires. Celles ci se basent sur la pratique du Hors-Contexte.
1)- Confusion entre contextes historiques et théologiques. Ceci se base sur le discours insistant que Religion et Histoire sont une seule et même chose. Chronologie des textes mis en question à la va-vite, questions théologiques ficelées sur place, et hop, le tour est joué, on peut insulter tout un peuple, et son héritage religieux.
Insister sur cette confusion sémantique, et la promouvoir comme agent de la Foi, ou contre-argument à la Foi, est l’un des pièges d’indoctrination idéologique, dont le but est le recrutement pur et simple des naïfs, sans égard pour l’individu qui se fait piéger.
2)- Confusion entre contextes modernes et anciens. Confondre l’Egypte d’autrefois avec celle d’aujourd’hui, assimiler l’Hébraïsme antique au Judaïsme contemporain, confondre l’Islam dans son contexte socio-historique des premiers jours avec celui de notre époque, sont des exemples de démarches volontaires et délibérées pour fasciner les esprits faibles, et gonfler temporairement leurs égos, afin de les pousser au fanatisme et à la confrontation.
3)- Faire croire par des raisonnements absurdes que la Divinité est fragile et attaquable, et qu’Elle doit être protégée et défendue par des êtres humains. Ceci est le Hors-Contexte ultime. Les idéologues parviennent à leur but final avec ce contresens, qui renverse le rapport entre Créateur et Création.
Ce qui devrait constituer un blasphème, sinon une erreur inacceptable, est le modus operandi de ces  recruteurs.
Discipline religieuse et Paranoïa se trouvent ainsi entremêlées dans une même soupe indigeste et contradictoire.
Ceux qui y goûtent sont empoisonnés et ne peuvent s’en sortir qu’avec un suivi psychologique professionnel.
L’individu qui en arrive à ce degré d’absurdité est manipulable au plus haut point.
Le spectacle le plus accablant est celui des disputations entre les recruteurs professionnels, payés pour humilier des pratiquants d’une Foi différente à la leur, a la satisfaction d’un public qui croit qu’on peut réduire toute une culture aux dimensions d’un match de football, avec score de points et marquage de buts.
De telles disputations avaient lieu au Moyen age quand ces débats finissaient souvent avec des bûchers et des tortures.
La rhétorique de la vexation, et du « bullying » de l’Autre bat son plein et enivre les masses.
La supposée misère intellectuelle de certains, contre la supériorité acquise des attitrés de la Vérité, sont des balles mutuellement renvoyées d’un côté à l’autre de ces dialogues de sourds.
Les cyniques viennent simplement cueillir les adhérents à ces débats fantoches qui de tout coeur entrent dans la danse pour se sentir sauvés de l’abjecte condition d’être l’autre, l’incroyant.
Hindous contre Musulmans. Chretiens contre Juifs. Juifs et Musulmans brandissant leurs Livres Saints pour s’entre insulter, Boudhistes fanatiques justifiant des actes de violence contre les Musulmans au Myanmar….Et quand aux cultures indigènes anciennes, il n’y a qu’à voir le traitement des Yazidis, des Amérindiens, des cultures Africaines originales aux mains des auto proclamés détenteurs de la Vérité.
Le spectacle de plus en plus récurant de personnes invoquant la Religion pour confronter humilier et abuser d’autres croyants est alarmant.
Les violences et barbaries qui nous ont fait voir des Coptes decapités en Lybie par les fanatiques de EI, les attaques contre les Chretiens et les Musulmans du Nigeria par Boko Haram, celles contre les synagogues aux USA, et tant d’autres événements tragiques utilisant la Religion comme prétexte constituent le pire blasphème qui puisse exister.
Comment arrêter cette spirale tragique, est une question devenue de plus en plus urgente à résoudre.
Il y a des gens qui cherchent consciemment à faire entrer la logique de la guerre, dans le langage de la Religion.
Si nous ne savons pas reconnaître leur discours, nous pouvons facilement en devenir victimes.
Ceux qui vous disent que D.ieu a des ennemis, et qu’Il à besoin de vous (!) pour Le protéger, ou faire une guerre en Son Nom, sont des blasphémateurs.
Souvent ce sont des cyniques à la solde des commerçants de la guerre.
Ceux qui répètent leurs slogans comme des ânes sont atteints mentalement, et sont pris dans les filets de la Paranoia, qui définit la Foi par le conflit et l’opposition aux autres.
Ils finissent malheureusement dans le Hors Contexte du bon sens et de la modération, et sont responsables de leur propre plongée dans l’aveuglement et l’ignorance.
Ceux qui ne parlent pas ouvertement de ce sujet sont ou bien dans la peur, ou dans la complicité.
La dignité de la Religion exige que nous sortions de l’enfer de la confrontation, et de l’infantilisme du discours triomphal et méprisant à l’égard de nos semblables.
Il faut désavouer ceux qui cherchent à imposer cette laideur à la quête légitime de sens et de richesse spirituelle, qui est le droit de chacune et chacun.
La violence commence par la parole et finit par l’atteinte à la liberté et à la vie.
La tolérance et l’acceptation de l’autre ne sont pas négociables.
La guérison doit commencer.

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