La chronologie de l’éthique dans la pensée Juive, nous indique la vision humaine de la parole Abrahamique comme source de référence. Cette pensée voit tout être humain comme réceptacle de dignité, sous le même tampon de l’image Divine. La pratique de l’hospitalité envers les étrangers, la protection des plus vulnérables et démunis, le respect envers toute forme de vie, aimer la Paix au point de rendre son nom bénédiction et salutation, sont autant de rappels à l’humanisme que le cheminement Abrahamique ne veut perdre sous aucun prétexte. Sans ces points de repère essentiels, il y a un vide de conscience. Les dirigeants qui se réclament de l’héritage Abrahamique, doivent faire preuve de leur engagement et dévotion à préserver ces ancrages éthiques.
La Torah a introduit dans la pratique quotidienne des actions qui nous rappellent ces axiomes sous forme de Mitsvot, pour qu’ils ne restent pas que des principes intellectuels, mais afin que cette conscience puisse pénétrer l’ordre du réel et du vécu. Car ceux qui souffrent du manque d’humanité des autres vivent cette souffrance dans le réel, et non pas dans le monde froid et distant des idées, fussent-elles fascinantes.
Dans les synagogues, les églises et les mosquées, les enseignants de la conscience Abrahamique doivent rappeler à leurs sœurs et frères qu’il y a des familles qui
dorment sous les tentes en hiver, des gens qui ont faim, qui sont en situation incertaine, qui vivent sans support, et sont fragiles et exposés à l’insensibilité de
leur environnement immédiat. L’enseignement sur la Tzedakah est tellement capital dans le Judaïsme qu’on nous dit que chaque fois que le mot Mitzvah est utilisé dans la Thora sans spécificité, qu’il s’agit de donner la Tzedakah, car elle est l’emblème suprême de tous les commandements. Avoir une conscience dans la culture Abrahamique veut dire prendre pleine responsabilité pour la souffrance autour de nous, et considérer comme échec le fait que celle-ci se manifeste. Nous ne pouvons pas continuer à contribuer à la souffrance et l’indifférence en refusant de se poser des questions. La figure du Patriarche Abraham avec sa tente ouverte aux quatre points cardinaux, pour accueillir des personnes venues de partout et accorder à tous l’hospitalité, continuera d’inspirer des générations d’enfants. Ceux ci apprendront, comprendront, et transmettront à leur tour que l’amour de l’humanité est le sens et le but de toute sagesse.
L’indifférence au sort des autres est comme nous le rappelle Anne Frank douloureusement dans son journal, l’échec de toute une génération.
Fille d’Abraham, qui vécut le sort d’une étrangère rejetée et méprisée par des euro-ethnicistes, même nés sur le sol européen, Anne Frank n’était pas assez blanche aux yeux des suprématistes, adultes sans morale et sans conscience.
Envoyée dans les camps d’extermination, pour y périr seule et oubliée, parmi d’autres Juifs et Roms et d’autres dont le seul crime était d’être considérés apatrides
et racialement inferieurs. Qui prendra la parole pour défendre les Anne Frank de notre génération? Qui prendra la responsabilité en nous rappelant que c’est notre échec collectif, si il y a encore des gens qui glorifient le séparatisme ethnique et social à
notre époque? Rabbi Nahman de Breslev nous dit que sans travailler sur soi-même et transformer notre propre cruauté, nous n’avons pas encore abordé la lumière de la Tzedakah. Ce que quelqu’un donne sans bousculer sa zone de confort n’est pas encore Tzedakah. L’action d’aider l’autre nous change et nous fait évoluer moralement, nous donnant plus de force et de courage, pour amener le support qu’il faut pour aider les
plus faibles. La Tzedakah est un outil de transformation personnelle autant que sociale.
En tous temps son message doit être prioritaire. Surtout en temps de crise.
La première bénédiction du Shmona-Esreh, la prière quotidienne, est Magen Abraham, ou D. est appelé Bouclier d’Abraham. Ceux qui vont dans la voie du Hesed sont protégés.
La FJN étant une association des Droits Humains de la communauté juive, nous ne laisserons jamais la tribune à ceux qui bafouent la dignité humaine en utilisant un semblant de philosémitisme.
Je suis d’accord mais à condition de ne pas mettre en danger les habitants du pays d’accueil.
Sauf erreur, Tous les juifs (et les « Français innocents » passant devant une synagogue) qui ont été tués parce que juifs depuis 40 ans, l’ont été par des immigrés, des étrangers ou des enfants d’immigrés.