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L’européanisation du judaïsme africain : une dérive.

Par Abraham Habib.

Les dirigeants actuels de la Fédération de Juifs Noirs s’évertuent à vouloir « européaniser » le judaïsme africain. Ce que je considère à titre personnel, comme une dérive sans nom. L’histoire des Juifs d’Afrique fait partie de la richesse de la culture africaine depuis son arrivée sur la scène mondiale. Pour la diaspora juive, c’est la période qui a succède
immédiatement a celle de la période araméenne des Savoraim, les derniers maîtres du Talmud. En effet, toute l’ère dite des « Gaonim », jusqu’aux « Rishonim » (les premiers) des décisionnaires était une ère arabisante et africaine, dont l’étendue historique est certainement la plus longue, et l’impact intellectuel plus marquant, pour l’histoire juive.
Trois maitres principaux tous africains, parmi les nombreux génies de la Torah, philosophes, grammairiens et mystiques, de l’ère juive purement Africain étaient
les pivots sur lesquels on peut dire que tout le judaïsme en tant que pensée homogène moderne, fut établi. Il s’agit, bien sûr, de Saadia Gaon, Isaac Alfassi, et Maimonide. Saadia Gaon, est l’auteur du « Emounot veDe’ot », le traité sur les religions et philosophies répandues jusqu’à son époque. Il met la foi monothéiste en lumière comparative avec les
autres croyances, dont le christianisme de son époque, le zoroastrisme, l’hindouisme, ainsi que d’autres courants théologiques populaires. Il est a noter qu’il ne s’attaque jamais a l’Islam, mais semble l’inclure chaque fois qu’il dit « nous » ou bien « les croyants ». Il est aussi l’auteur, toujours en langue arabe du commentaire au Sefer Yetzira, Livre de
la Création, dont il attribue l’origine au prophète Abraham. Issac Alfassi, est selon Maimonide, celui qui a le plus éclairé le monde de la Torah. Sans ce maître maghrébin, répète Maimonide de nombreuses fois, le Talmud serait reste obscur, incompréhensible et on ne saurait en tirer de décisions claires. Quant à Maimonide lui-même, dont l’œuvre a été entièrement écrite en langue arabe il demeure inégale, tant par sa synthèse de tout ce qui lui précéda dans l’enseignement des Prophètes et Maîtres de la Torah, aussi bien que pour tout ce qui lui succéda. Restons nous-mêmes au lieu de copier les autres. Le judaïsme africain n’a rien à voir avec l’Europe.
Abraham Habib (membre de la FJN).

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