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Les tribus judéo-berbères (suite et fin)

Enfin, la persistance en Abyssinie des Phalachas, tribu mosaïste primitive, industrielle et guerrière, qui a continué à lutter pour son indépendance jusqu’en plein xv° siècle , comme le savant M. Halévy vient de le démontrer d’une façon décisive n’est-elle pas de nature à faire réfléchir sur l’analogie que présente cette population, composée d’exilés, avec les Djeraoua et les autres tribus de l’Afrique ?

M. Halévy, en effet, a fait ressortir que les Phalachas sont demeurés fidèles à l’institution des Nézirim (ascètes, moines), comme aux prescriptions concernant les sacrifices, l’impureté, etc., prescriptions mosaïques que le Talmud avait abolies. Il serait aisé de multiplier les exemples et les textes qui, tous, tendent à démontrer que
les affirmations d’Ibn-Khaldoun ne sont pas aussi isolées , aussi surprenantes qu’on le croirait de prime abord; si bien que, déjà a priori , on pourrait admettre l’hypothèse de la présence en Afrique, et sur une vaste échelle, de populations juives primitives. Combien cette opinion au¬ rait gagné de terrain , si l’archéologie et l’épigraphie, ces deux témoins irréfutables du passé, venaient à leur tour lui apporter leur appui ! L’admirable découverte de la nécropole juive de Gamart que nous devons aux efforts du Père Delattre, la persistance en Afrique de traditions, de cultes et de groupes ethniques ayant des sanctuaires d’origine juive antérieurs à l’Islam ont livré une enquête sur place partout où des populations juives primitives ont été signalées par les historiens arabes.
Leur visite des oasis de la côte, le Djebel Gharian, le Djebel Iffren, une partie du Djebel Nefoussa et de la Cyrénaïque. Après les juifs de la Tripolitaine, il y a Djerba, île riche en traditions juives, au Kef, où des douars de Juifs nomades subsistent encore, à Khenchela et dans la région des anciens Djeraoua, à Nedroma et dans la région des Mediouna. Un certain nombre de documents et de données touche les points suivants :
a. Traditions locales et survivances se rattachant aux origines anté-islamiques des Juifs de l’Afrique.
b. Mœurs et usages propres aux Juifs africains et qui les distinguent du reste du judaïsme, notamment des Juifs espagnols et italiens , dont l’arrivée par masses en Afrique ne précède pas la fin du xivè siècle.
c. Observations linguistiques et philologiques.
d. Documents épigraphiques et monuments archéologiques.
Les traditions des Juifs sont comme hantées par des souvenirs bibliques; on signale partout la présence d’inscriptions exploits de Joab et de Salomon , même d’Esdras , sur le sol africain. Cependant, l’opinion la plus accréditée auprès d’eux est que les Juifs de l’intérieur seraient venus en grand nombre amenés comme prisonniers de guerre, puis envoyés comme colons par Titus en Afrique. Cette tradition ne semble pas être démentie, puisqu’on peut établir une filiation qui rattache les Judéo-Berbères à l’époque romaine; plus tard, des survivances et des documents divers ne font que la confirmer.

Sources :

-(Revue des Eludes juives , t. XLIV)
-(Histoire des Berbères, trad. de Slane, t. II)
-(Etude sur l’histoire des Juifs au Maroc)
-(Les Berbers , t. I,)
-(Talmud de Babyl. , traité Sanhédrin)
-(Mechilta, Bô, Deteron. Rabb)
-(Etudes Hébréo-Phéniciens et Judéo-Berbères (Archives marocaines).

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