Appels à contributionsBibliographies/LiensCommunautés AfricainesCoopération Israel-AfriqueDossiers accessible à tousFiches biographiques

Les Juifs de Birmanie

La Birmanie est un pays bouddhiste – Un bouddhisme clinquant et rigolo – Pour qui veut voir des pagodes, des stupas, des monastères, des moines et des « moniales » (Oui il y a des femmes), il n’y a que l’embarras du choix – Même moi, le défenseur de la laïcité, j’ai gagné le droit au Nirvana ! – Faut jamais se priver de plaisirs Sacré Bouddha ! – Au milieu de cet océan bouddhiste (95% de la population) les 5% qui restent sont des chrétiens (4%), des musulmans, des animistes (1%) et …40 juifs qui étaient à Rangoon, grande métropole de plus de 4 millions d’habitants.
Le judaïsme et les juifs de Birmanie.
La synagogue « Musmeah Yeshua » se trouve au n° 85, 26th street entre Sule pagoda et Chinatown – Elle fut édifiée en 1857.
L’installation des juifs en Birmanie, en particulier à Rangoon, n’est pas très ancienne – Elle date de la moitié du 19e siècle – En 1847, Joseph Goldenberg, un marchand juif roumain, se lance dans le commerce du bois de teck, une grande richesse du pays – Au même moment, un autre juif, Salomon Reineman, originaire de Galicie, se rend à Rangoon en qualité de fournisseur de tissus pour l’armée britannique – Tous deux ashkénazes, ils vont être à l’origine de l’immigration et de « l’implantation contemporaine » des juifs de Rangoon – Néanmoins, il existe depuis fort longtemps en Birmanie, des petits groupes de personnes qui pratiquent un culte monothéiste proche du judaïsme (*1). Les juifs de Birmanie ne dépassèrent jamais le nombre de quelques centaines – La progression relative fut stoppée par l’invasion japonaise lors de la seconde guerre mondiale – Après la guerre, la plupart des juifs repartirent souvent en Inde ou en Israël.- Comme je l’indique au début du chapitre, il ne reste à Rangoon et dans toute la Birmanie qu’une quarantaine de Juifs – Faute de rabbin « officiel et officiant », les offices et le culte n’ont plus lieu à la belle synagogue Musmeah Yeshua, mais quelques cérémonies et les grandes fêtes juives sont organisées par les membres de l’importante délégation de l’ambassade d’Israël – Déjà en 1995/97, le Président Moshé Samuel Trustee soupirait car le « myniane » (*2) était difficile à réunir – C’est l’ambassade d’Israël qui prend en charge l’entretien et les frais de fonctionnement de la synagogue. – Qu’en est-il aujourd’hui des juifs de Rangoon ?  Le Président Moshé Samuel Trustee était mort et que c’est un représentant diplomatique de l’ambassade d’Israël qui assure par « intérim » la présidence des juifs de Birmanie – Depuis, je n’ai plus de nouvelle. (*1) Dans l’excellent livre de Odette Lang « Juifs du bout du monde » (Editions l’Harmattan), on peut relever qu’au 8e siècle (de notre ère) des petits groupes s’installèrent en Birmanie dans la province Chin à l’extrème Nord-Ouest du pays près de la frontière avec l’Inde. Ils se disaient descendants de la « tribu de Manasseh » – Dans leurs coutumes on peut noter qu’ils ne donnaient le prénom des enfants que 8 jours après la naissance – Ils priaient un dieu unique « Zavuk » (peut-être Yahweh .) (*2) Dans le judaïsme, le « myniane » est la quorum de dix hommes adultes pour les cérémonies (naissance, bar ou bat mitsvah, enterrement).
Le cimetière juif. Le cimetière juif se trouve 91th street – C’est toujours le centre-ville, pas très loin de la gare centrale – Il est entouré de vieux murs en maçonnerie, dans un quartier pauvre – A l’entrée se dresse une Ménorah (chandelier à 7 branches) – Deux familles birmanes sont installées dans l’enceinte du cimetière, dans des maisons d’osier et une pauvreté extrême, avec des chiens galeux – Ils vivent là mais ne s’occupent guère des tombes – Tombes de béton, en alignement – Inscriptions en hébreu et en anglais, pas une en birman ! – Certaines tombes sont centenaires – Les plus récentes avec l’inscription R.I.P (Rest In Peace) datent des années 1970/80.
Les allées sont envahies de mauvaises herbes, des arbres poussent entre les tombes et les détruisent petit à petit – Le cimetière est à l’abandon, voué à une destruction prochaine – En 1996, les autorités militaires birmanes l’avaient déjà prévu – Qui va préserver ce site chargé d’histoire et d’émotions.

No Comments Yet

Leave a Reply

Your email address will not be published.