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Les groupes djihadistes convergent vers l’Afrique

L’Union africaine (UA), réunie le 27 janvier 2018 à Addis-Abeba, met en garde contre la menace que représentent les terroristes Africains et étrangers de retour dans leurs pays respectifs sur le continent noir. Eu égard au danger, ses responsables ont appelé les États membres de l’organisation panafricaine à élaborer une «nouvelle approche harmonisée» pour y faire face.Ce mini-sommet antiterroriste a réuni plusieurs hautes personnalités comme le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, le Sud-Africain Jacob Zuma, le Nigérian Muhammadu Buhari, l’Égyptien Abdel-Fatah Al-Sissi, et le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia. Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union a averti que « l’État islamique, qui a des ramifications en Afrique, après avoir été chassé d’Irak et de Syrie, cherche à faire du continent sa nouvelle base, notamment au Sahel».
La même source note que de nombreux pays africains sont mal préparés pour affronter des milliers de terroristes musulmans de retour sur le continent, et qu’ils constituent «une grave menace à la sécurité». «Les vastes espaces non occupés d’Afrique, en particulier dans les zones frontalières de la région sahélo-saharienne où la présence des autorités et de la sécurité font défaut, augmente la vulnérabilité du continent face aux mouvements et déplacements de ces terroristes», mentionne le Conseil africain de paix et de sécurité. Les pays africains ont particulièrement peur des musulmans européens «cette nouvelle race de terroristes qui menace dangereusement le continent est constituée d’individus détenteurs de passeports de pays occidentaux, ce qui leur facilite l’obtention de visas d’entrée à leur arrivée dans la plupart des pays africains».
Afin de limiter leurs déplacements, le CPS recommande de diffuser l’identité de ces terroristes nés en Europe et qui se dirigent vers l’Afrique, afin de pouvoir les suivre et évaluer le risque qu’ils représentent. Je tiens à rappeler que lors d’une réunion sur les moyens de combattre le terrorisme, organisée par l’UA à Oran le 11 décembre dernier, le commissaire paix et sécurité de l’UA, Smaïl Chergui, avait déclaré que l’Afrique allait faire face au retour de 6 000 terroristes partis combattre en Syrie et en Irak pour l’État islamique. Déjà, un nouveau front de l’Etat islamique dans le Grand Sahara se forme dans certaines régions du Sahel. Ici, les narcotrafiquants et les groupes terroristes présents tels qu’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), Ansar Dine, et Boko Haram, tirent du trafic de drogue marocaine leurs principaux financements.
Abou Bakr al-Baghdadi se serait réfugié en Afrique. Le chef du groupe terroriste de l’État islamique, Abou Bakr al-Baghdadi, est caché dans un repaire isolé d’Afrique. Le quotidien britannique The Sun a publié, le 23 janvier dernier, un article dans lequel il s’est référé aux propos de Hicham al-Hachimi, un conseiller du gouvernement irakien, au sujet des groupes terroristes. « Tous les fondateurs du groupe terroriste État islamique ont été abattus à l’exception d’al-Baghdadi, qui vit dans l’ombre. Il a quitté l’Irak pour l’Afrique dans l’espoir de revivifier son groupe terroriste », a expliqué Hicham al-Hachimi.
« Sur les 43 principaux dirigeants de l’État islamique, al-Baghdadi est le seul qui est en vie », a-t-il déclaré au quotidien britannique The Guardian. « Sur les 79 hauts dirigeants, il n’en reste plus que 10. Les commandants de niveau intermédiaire changent constamment de poste en raison de la mort d’autres membres. Tous les six mois, ils changent de rôle, car les membres sont soit tués ou remplacés », a ajouté Hicham al-Hachimi.
« Ils avaient été chargés de se battre pour défendre Mossoul jusqu’à leur dernière goutte de sang, mais dès que les forces irakiennes se sont infiltrées dans Mossoul, Abou Bakr al-Baghdadi et ses proches ont fui la ville, laissant derrière eux les éléments de Daech », a encore précisé al-Hachimi. Sameh Eid, expert égyptien pour les affaires touchant aux groupes terroristes, a déclaré qu’Abou Bakr al-Baghdadi se serait très probablement rendu en Afrique après l’effondrement de Daech en Irak et en Syrie.
Dans la foulée, Najeh Ibrahim, ancien leader du mouvement égyptien Gamaa al-Islamiya, a déclaré qu’al-Baghdadi pourrait être dans le nord du Tchad ou dans une zone frontalière entre l’Algérie et le Niger. Selon les services de renseignement irakiens et européens, al-Baghdadi a vécu pendant la majeure partie des 18 derniers mois dans un village au sud de Baaj, dans le nord de l’Irak, alors que les terroristes en fuite se déplaçaient entre Abou Kamal, une ville à la frontière irako-syrienne, et al-Shirqat, une ville située au sud de Mossoul. Dans le même temps, une étude de l’armée américaine affirme qu’Abou Bakr al-Baghdadi se serait caché dans une vallée de l’Euphrate, le long de la frontière avec la Syrie. En Égypte, l’institution Al-Azhar met en garde contre l’infiltration de l’État islamique en Afrique. Dans une récente note publique publiée en arabe, l’Observatoire de l’extrémisme de l’Université d’al-Azhar d’Égypte a mis en garde contre l’influence accrue du groupe terroriste et takfiriste dans les pays africains. L’Observatoire a averti, le 7 janvier 2018, que les groupes terroristes, dont et surtout l’État islamique, avaient renforcé leur présence dans les pays africains. « Les éléments de Daesh se sont regroupés et réorganisés dans les pays africains afin d’y préparer des attaques terroristes contre les autres pays. Les groupes terroristes Boko Haram au Nigeria et al-Shebab en Somalie utilisent les pays comme le Cameroun, le Nigeria, la Somalie et d’autres pays de l’Afrique centrale pour préparer des attaques contre les civils innocents qui souffrent déjà de la pauvreté et de la maladie », a indiqué l’Observatoire de l’extrémisme dans un communiqué. L’institut égyptien a ensuite appelé à une large mobilisation pour aider les pays africains à se débarrasser du terrorisme. Dans la foulée, Oussama Nabil, ex-président de l’Observatoire de l’extrémisme d’al-Azhar, a déclaré que cet institut avait récemment entrepris des mesures sérieuses pour empêcher la propagation des pensées extrémistes dans les pays africains.

© Ftouh Souhail

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