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Les bénéfices du désastre.

Le tandem « Antisémitisme et Racisme » est vendeur. En tant qu’Africains, nous avons suffisamment d’expérience de fragmentation sociale organisée, utilisée pour dresser les groupes ethniques les uns contre les autres.
Ceci nous a déjà coûté près d’un million de vies au Rwanda. Quiconque avait une quelconque connaissance de la tragédie rwandaise, a appris que les médias et les radios de l’époque étaient des participants à part entière pour donner le ton au génocide. Cela a d’abord commencé avec des mots. Aujourd’hui, les médias ont un sujet très chaud entre les mains, l’un de leurs favoris de tous les temps. L’un des termes à lui seul est suffisamment juteux pour que les médias attirent un public important. Juif est synonyme de tant de clichés dans l’esprit suprématiste, qu’il n’y a pas besoin d’aller très loin pour atteindre la zone inconfortable. L’antisémitisme les a qualifiés de tueurs du Christ, de banquiers, de communistes, ayant une double allégeance, une chose et son contraire, tant que le dégoût peut être perpétué. Les clichés sur les étrangers abondent également. Les films et séries télévisées, gonflés par un martèlement constant de nouvelles et d’experts, parlent d’un «choc des civilisations», élargissant ainsi le fossé de l’aliénation. Les immigrés sont marqués d’une étrangeté exotique innée. Lorsqu’il y a une préoccupation concernant la sécurité ou la survie de l’un de ces groupes, beaucoup de gens y prêtent attention. Certains d’entre eux se frottent les mains de satisfaction et d’anticipation des bénéfices du désastre. Comme autrefois aux yeux de l’Europe, les Juifs représentaient le paysage étrange. D’un point de vue théologique également, le judaïsme aux yeux des masses chrétiennes était indistincts de l’islam. Comme dans la plupart des yeux du monde, le sikhisme et l’hindouisme sont identiques. Il y a de l’ignorance en jeu dans ce type de confusion, mais il y a aussi un fait qui peut échapper aux acteurs eux-mêmes. Ils sont issus du même paysage, que ce soit génétiquement, géographiquement, linguistiquement ou même religieusement. Les différences entre eux, que le monde comprend à peine, sont en fait des nuances, qui ne doivent pas se transformer en une opposition furieuse prenant l’attention du monde entier. Nous pourrions avoir un appétit problématique pour l’attention venant des protagonistes d’une part, se confondant avec un appétit problématique pour le marketing de masse des clichés raciaux de l’autre. En réalité, personne ne veut voir cet affrontement. Quel que soit le parti pris, cela équivaudrait à dire à la majorité des gens de la planète que certaines vies ont plus de valeur que d’autres, même sur la base de nuances entre des personnes similaires, qui sont ouvertement détestées pour appartenir au même contexte. Le jeu de dire « Je suis meilleur que lui ! » aux gens qui veulent voir les deux morts, qui leur donnent des arguments et des armes pour s’entretuer, doivent cesser. A leurs yeux, ces frères de combat sont le même homme. c’est la même insulte. Vous ne pouvez pas nettoyer et laver l’un de l’autre. Le problème est aux yeux de ceux qui détestent les deux. Non pas basé sur les différences et les nuances, mais sur des similitudes évidentes qui rendent suspectes leurs plaintes les unes contre les autres dans le regard extérieur non appris.

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