Selon l’IHRA, « toute distorsion de la shoah, qu’elle soit intentionnelle ou non, alimente les récits antisémites et peut conduire à des formes plus violentes d’antisémitisme. »
Est-il acceptable qu’une partie des Français engagée à l’extrême-gauche comme l’extrême- droite relaie des images des personnes portant l’étoile-jaune en lien avec la vaccination obligatoire. Du scepticisme au complotisme, la route parfois est très courte, elle est plus courte encore du complotisme au négationnisme : l’opposition au vaccin prend une expression particulièrement inquiétante quand lors de certaines manifestations des rues, les anti-vaccins insinuent l’extermination des masses. Les mécanismes qui ont amené à la shoah doivent nous servir d’avertissement et forcer un engagement contre tous les totalitarismes.
La FJN considère ce genre de détournements comme nécessairement antisémite, et cette banalisation de la Shoah est perçue comme très dérangeante, car elle constitue une injure à la mémoire des victimes. Elle est enseignée dans les écoles dans de nombreux pays occidentaux et des cérémonies commémoratives ont lieu le 27 janvier, jour anniversaire de la libération du camp d’extermination d’Auschwitz. Un tel génocide, dont les Roms ont été des victimes eux aussi, est tellement insensé qu’on se demande aujourd’hui encore comment il a pu se produire au cœur de l’Europe, berceau de la civilisation occidentale moderne. En plus des recherches historiques qui
continuent à mettre à jour les complicités, des films et des photos, souvent pris clandestinement, permettent de mieux appréhender les conditions dans lesquelles s’est réalisé ce génocide. Les témoignages des survivants ont été d’autant plus importants que les documents disponibles sont assez limités, les nazis ayant pris soin d’en détruire un maximum. Six millions de personnes c’est aussi six millions d’hommes, de femmes et d’enfants, des individus qui ne demandaient qu’à vivre. À force de laisser banaliser la Shoah – ou d’autres génocides – sans réagir, ne court-on pas le risque de laisser la porte ouverte à toutes sortes de dérives ? Dans leur zèle quasi missionnaire à porter l’étoile jaune, et la mise en équivalence de la situation d’avec les juifs victimes de génocide par les Nazis, les anti-vaccins minimisent gravement la Shoah. On peut dès lors comprendre que les blagues douteuses, les amalgames faits autour de la Shoah et d’Auschwitz choquent les survivants et leurs descendants.
Les anti-vaccins et la banalisation de la Shoah
Tout à fait d’accord
Il faudrait avoir la décence de réserver les comparaisons avec la Shoah aux génocides.
Absolument d’accord avec vous. Je parle en tant que survivant, qui a réchappé à la rafle du Vel d’Hiv, alors que j’étais encore un bébé de 20 mois. La Shoah est devenue un terme à la mode, un passe-partout qui veut tout dire – et bientôt cesssera de dire quelque chose. Quelque chose de vrai et bien défini. Le malheur est que cette plaie touche aussi Israël, où les religieux ultra-othodoxes (ils sont jourd’hui 900.000 au moins) injurient les policiers en les appelant « nazis » !