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L’émergence de la perspective Africaine

Depuis la conférence de Berlin de 1884, qui a attribué aux puissances coloniales européennes le pouvoir auto proclamé de se partager l’Afrique en zones d’influences clairement délimitées, tout un continent est jusqu’à présent soumis à un anachronisme chaotique. Des solutions venues du 19ème Siècle, qui sont depuis longtemps avérées erronées et périmées en ce qui concerne l’Europe et ses aspirations, sont imposées à l’Afrique comme les chaussures d’un enfant aux pied d’un adulte.
Il est question de mécanismes financiers, monétaires, économiques et identitaires mis en place en un autre Siècle, dont le monde occidental s’est lui même débarrassé, ne correspondant même plus aux langages utilisables et fonctionnels de notre génération.
Cependant ces mécanismes fautifs font toujours monnaie courante au sujet de l’Afrique.
Les frontières coloniales de l’Afrique sont en fait, le miroir d’une Europe d’un autre temps.
La division francophonie/anglophonie, qui n’est plus applicable dans l’Europe du 21eme siècle, en est un exemple, car elle sévit encore avec force en Afrique, ou la même suspicion absurde qui existait entre les pouvoirs coloniaux du 19ème siècle se maintient dans les rapports entre leurs ex-colonisés.
C’est à dire que la vieille duperie continue de marcher, alors que tout le monde vous a dit que c’était une blague contre vous, faite pour vous diviser afin de mieux vous exploiter.
Ce phénomène de déplacement voulu de la mémoire, peut engendrer des retombées sociales et psychologiques qui méritent d’être explorées.
Celles ci sont la conséquence d’un traitement générique et commun, qui affectent chacun différemment dans son espace personnel.
Que deviennent nos rêves dans de tels contextes?
Les Noirs rêvent-ils des Blancs avec la même fréquence que l’inverse?
Que signifie la présence de cet Autre typique en notre inconscient, dans un contexte social basé sur une histoire de rapport de force, de conquête, et d’exploitation?
Le langage utilisé pour décrire la présence de l’Autre, dans la littérature de ceux qui ont le dessus dans ce rapport, illustre aussi ce monopole dans le domaine du savoir, qu’il s’agisse de langage académique officiel, orienté vers la justification de la domination, ou qu’il soit discours explorant, intéressé par la « découverte » de l’existence de l’Autre.
L’émergence de la perspective Africaine est une nécessité pour adresser et redresser cette problématique.
Les lignes ne sont pas encore tracées, elles se dessinent devant nos yeux, avec l’arrivée sur la scène mondiale d’une jeunesse Africaine qui progressivement et définitivement reprend le contrôle du narratif qui la concerne.
Les faits historiques et la mémoire expliquant le rapport déséquilibré que cette jeunesse découvre, ne peuvent conduire cette génération que vers une correction.
Le sentiment d’être dotés de droits humains inaliénables est partagé par tous les peuples Africains.
Également partagé, le sentiment d’avoir été privés de ces droits pour des raisons de convoitise infantile débridée, de la part de ceux qui justifient leur immoralité par un sens de supériorité.
La question concerne la crédibilité du voleur.
Son sens de supériorité peut utiliser l’excuse de la ‘race’, de la ‘civilisation’, ou de la ‘science’, comme alibi à un traitement systématique, axé dans un rapport de violence et de domination.
Du côté Africain, le sens de la liberté, cultivé soigneusement par la richesse des cultures ancestrales, montre et ouvre la voie vers l’avenir.
Ce sens de la liberté se développe dans un contexte de respect de la vie, il n’est certainement pas à confondre avec l’avidité qui est un esclavage psychologique et constitue un mauvais choix individuel et sociétal.
Dieu à béni tout un continent de ne pas avoir une histoire de perpétration de violences en vue de domination globale, mais au contraire d’être pour toujours associé à ceux qui ont combattu l’esclavage et aussi réclament la liberté comme premier principe identitaire.
C’est pour cela que tous les assauts de génération en génération, renouvelés par les moyens technologiques de chaque époque, n’ont pu venir à bout de l’esprit de dignité humaine dont l’Afrique est fertile.

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