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Le Judaïsme vise un idéal humain.

Après la seconde guerre mondiale, la communauté Juive, qui se relevait à peine d’avoir été prise en cible par la violence raciste et institutionnelle de cette triste époque, a vu ses intellectuels tels que Levinas, Manitou, Elie Wiesel, parmi tant d’autres, se lever pour expliquer au monde les nuances et la profondeur de la culture Juive.
Cette attitude prenait en compte la réalité de l’autre, celui ou celle qui n’a pas eu l’opportunité d’être exposé au savoir du peuple Juif, et qui peut devenir victime du discours raciste, en se laissant être fasciné par la propagande réductrice de l’être humain qui est la base de ce discours. Ces intellectuels Juifs de l’après-guerre avaient compris que pour vraiment protéger les victimes, pour garantir leur survie dans le futur, il ne suffisait pas de rester sur la défensive. Il ne suffisait pas de protester la stupidité générationnelle du racisme antisémite, mais qu’il fallait révéler, faire sortir l’enseignement et la sagesse humanitaire du Judaïsme pour ne pas rester en position d’attente par rapport au discours antisémite. Le Judaïsme entend un idéal humain, une manière de se pencher sur la valeur réelle dans le potentiel humain, qui fait du rêve du bonheur pour tous une pratique qui transforme ce rêve en réalité. Les véritables armes de résistance et de victoire sur la cruauté et l’injustice, les outils qui font de l’amour universel une possibilité réelle sont déjà présents dans le shabbat, dans les fêtes Juives, dans les récits et les interprétations de la Loi. Ces intellectuels Juifs de l’après-guerre l’avaient compris. Wiesel aurait pu baser tout son œuvre sur l’horreur de l’holocauste qu’il a vécu personnellement et qui l’a marque au plus profond de son expérience individuelle. Mais à part quelques œuvres, dont « La Nuit », qui est une œuvre phare pour avoir un regard sur cette période lourde de conséquences, l’écriture de Wiesel a surtout permis au large public de comprendre mieux le message ancestral de la communauté Juive, surtout celle d’Europe, grâce a des ouvrages comme « Célébration Hassidique ». Ce message, et le regard sur l’humain en entier qu’il nous fait entendre, est la réponse ultime aux attaques moyenâgeuses des insultes antisémites. Quand la sagesse du Judaïsme devient visible, palpable, l’humanisme qu’elle contient se révèle immédiatement. Tout le monde peut se voir dans cette sagesse universelle. Lire « Célébration Talmudique » de Wiesel, c’est simplement glaner de l’information sur l’histoire des maitres de la Torah Orale, c’est aussi et surtout s’immuniser des attaques caricaturales sur le Talmud qui font le délices des antisémites de tous bords. Aujourd’hui, il semble malheureusement que la polémique est a l’honneur et qu’il n’y aurait que l’antisémitisme qui puisse déclencher une conversation sur le Judaïsme. Ceci est un problème qui peut avoir des ramifications importantes, car on ne bâtit pas une communauté sur un discours défensif autour de sa culture. Ce n’est pas l’ennemi qui fait de moi qui je suis. Ce n’est pas juste en me défendant que je sors des dérives de l’agression. Nous ne disons pas qu’il s’agit de nier que l’agression existe. Au contraire, ce questionnement met en surface la problématique sous-jacente de la représentation de soi a l’autre, et surtout a soi-même. La question primordiale est de savoir si un Judaïsme sur la défensive est vraiment attirant pour la jeunesse Juive d’aujourd’hui. Est ce que cette jeunesse peut accepter ce rôle d’être une cible de haine sans beaucoup d’autres options que celle de dire que ce n’est pas juste, ou qu’il faut réagir aux insultes par d’autres insultes, a la violence par la violence. Cette question, nous l’entendons partout. Et nous l’entendons surtout dans les statistiques qui disent que plus de 70 pourcent des Juifs d’Europe ne pratiquent virtuellement aucune forme de Judaïsme. L’horizon qui se referme en une identité sur la défensive en est selon nous la cause principale. Le Judaïsme Africain est une porte ouverte au rêve, a l’avenir, à la beauté de la tradition de la Sagesse Juive voyant une renaissance quasi miraculeuse sur le continent Africain. Ce continent a aussi subi le racisme et les génocides, et il est encore la scène de nombreuses épreuves humanitaires. Mais au milieu de tout cela, la fleur du Judaïsme, son regard de compassion sur l’être humain, est en plein épanouissement. L’antisémitisme existe aussi en Afrique, mais il n’est pas au cœur de la conversation sur le sujet d’être Juif. Nous pensons que la présence de ce Judaïsme Africain a le pouvoir d’inspirer, de renouveler la conversation primordiale, qui est celle du message universel dont le peuple Juif est porteur. Nous enseignons dans nos écoles en Afrique que plus que le texte biblique littéral, c’est Pirkei-Avot qui véhicule véritablement l’enseignement de la Sagesse Hébraïque qui s’exprime dans la Bible. Un des enseignements de Pirkei-Avot nous dit : « Sois des disciples de Aaron le Prêtre : aime toutes les créatures, et rapproche-les de la Torah. » C’est en essence l’antidote suprême a l’intolérance et a ses conséquences malheureuses, et c’est ce qu’avaient compris les intellectuels Juifs brillants de l’après-guerre. Nous disons, relisons tous Benamozeg et son superbe « Israël et l’humanité ». Imprégnons nous de Buber et son « Le Je et le Tu » et son « Gog et Magog ». Relisons Levinas, relisons la traductions des « Devoirs des Cœurs » d’André Chouraqui, les « Célébrations » de Wiesel et d’autres ouvrages a portée universelle écrits par ces penseurs, qui a peine sortis d’un bain de violence inexprimable, on su exprimer la vérité la plus profonde de la victime, celle qui n’a rien a voir avec son expérience de victime. C’est une vérité qui a une force de guérison telle, que non seulement elle guérit la victime mais aussi le contexte dans lequel il est possible de devenir l’agresseur. Voir moins loin que cela est un danger que ces lumières intellectuelles ont su reconnaître. Comme le sage Roi Salomon, symbole hébraïque suprême de la réflexion dit dans ses Proverbes : « Birtsot Hashem Darkey Ish, Gam Oyevav Yashlim Ito : Quand le Seigneur agrée les voies de l’homme, Lui le pacifiera, même avec ses ennemis ». Notre génération est celle qui doit comprendre que répandre la lumière du Judaïsme, c’est la manière la plus efficace de propager la bonne entente, la Paix et l’art divin du vivre ensemble harmonieusement.

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