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Le Judaïsme et la condition humaine

Pour le Judaïsme il n’existe d’autre oppression existentielle que celle de l’homme par l’homme. Le premier des Dix Commandements lie directement la croyance en Un Dieu Unique avec la libération de l’esclavage. Ceci veut dire qu’on ne peut pas dans la vision israélite de la foi être conscients de Dieu sans être conscients de la condition humaine et de ses plus défavorisés, qui sont mis par d’autres dans la condition d’esclavage.
Sans ce premier commandement il est impossible de comprendre le reste ou de réclamer y adhérer. “Tu n’auras pas d’autre dieu” et “Tu ne diras pas Mon Nom en vain” sont en ligne directe avec ce principe. Ceux qui sont catégorisés comme esclaves par leurs oppresseurs auront eux aussi droit à la plus haute foi, celle dans le Créateur Unique, au dessus Duquel il n’existe aucun pouvoir. Faire le Shabbat c’est le devoir de se rappeler de ce principe, en le pratiquant de manière réelle, dans la vie hebdomadaire des êtres qui ont tous droit au repos. Le respect des parents entre dans la catégorie de se souvenir qu’un esclave n’a même pas droit à avoir des parents. Le reste des 10 commandements suivent cette logique, de comment briser les chaînes de “l’oppression de l’homme par l’homme pour son mal” (Ecclésiaste) jusqu’au degré psychologique de ne “Tu ne convoiteras pas…” qui pointe la convoitise comme source de l’esclavage et l’opposé de la foi énoncée dans le Premier Commandement. Croire en une dimension impersonnelle et indifférente à la souffrance humaine n’a rien à voir avec le Judaïsme. Il ne s’agit pas d’un idéalisme abstrait, réductible à quelques idées de l’humanité. Il est explicitement question de relever les individus d’un statut d’esclavage et d’oppression, à celui d’une libération finale où la convoitise des biens des autres est consciemment rejetée.
Dans sa formulation du langage des Dix Commandements, cette foi se révèle être un processus de thérapie autant sociale qu’individuelle. Nier qu’il existe des oppressions équivaut à nier la Divinité. Pour celui qui n’a pas de convoitise, la souffrance humaine n’est pas en contradiction avec la volonté divine, elle en est la preuve.
C’est pour ceci que le premier commandement commence par “Anokhi Hashem (Je Suis l’Eternel)”, et finit par beyt Avadim, “maison d’esclaves”. Oui dans le premier commandement, qui nous commande la Foi, il y a le mot esclaves. Pour nous dire que personne n’existe entre le Créateur et l’être humain le plus opprimé par l’autre être humain. Et que quiconque nie cette injustice, nie le pouvoir suprême du Créateur. Les Droits Humains ne sont pas un ajout externe au judaïsme, ils sont nommés comme Première Parole, celle qui parle à toute la communauté et lui montre comment honorer l’harmonie sociale, comment permettre sa spiritualisation, favorisant ainsi l’épanouissement de l’âme individuelle. Les miracles se manifestent quand on sait cibler notre intention vers soulager la souffrance des plus fragiles. La Tzeddaka est donc inscrite dans le 1er des 10 Commandements, et on peut dire que c’est le modèle à suivre que Hashem nous donne, en nous ayant libérés de l’esclavage, que nous devons nous vouer à faire de même, et poursuivre en toute chose le chemin que nous indique la Tzeddaka.
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