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Le Concept « Congolité »

 

 

Le concept farfelu de  « congolité » crée par le pouvoir en place, vise à interdire à tout citoyen de la RDC ayant un parent étranger d’accéder à la magistrature suprême.
Ce concept provoque l’inquiétude de la société civile, c’est surtout parce qu’elle
rappelle un autre concept voisin, l’« ivoirité », qui, au cours des dernières décennies, a provoqué des tensions ethno-identitaires et de graves crises politiques en Côte d’Ivoire.
En RDC, certains ont vu dans cette manœuvre une tentative d’éliminer un candidat potentiel à l’élection présidentielle prévue en 2023, à savoir le leader du parti « Ensemble pour la République », Moïse Katumbi, de père juif grec et de mère congolaise.
Beaucoup d’observateurs craignent que la RDC, déjà fragilisée par des décennies de conflits armés, ne sombre encore une fois dans des conflits fratricides, ce qui s’était produit en Côte d’Ivoire, quand l’« ivoirité » avait été utilisée pour empêcher l’actuel président du pays, Alassane Dramane Ouattara, de se présenter aux présidentielles de 1995 et 2000. Qui assumera les morts issues de ce racisme. La suite, on la connait.
Comment comprendre l’émergence de ces concepts ? Comment expliquer la concomitance entre leur genèse et la proximité des échéances électorales ? À qui profitent-ils ? Que nous disent-ils des rapports entre droit et politique dans la modernité ? Les lois destinées à évincer des personnalités politiques sur la base de critères ethniques finissent toujours par produire la division de la population. Ces divisions, dans des pays qui ont connu des conflits armés et des processus de pacification encore très fragiles, sont d’autant plus dangereuses qu’elles entraînent généralement de fortes vagues migratoires vers les pays limitrophes. RD Congo :  » la congolité » des candidats, une idée contestée. Après la notion d' »ivoirité » qui a déchiré la Côté d’Ivoire, la notion de « congolité » agite la RDC à quelques mois des élections.
La Cour pénale internationale suit de près l’évolution de ce fait. Seule juridiction pénale internationale permanente, il est un pilier du système global de justice pénale internationale. Chargée de juger les auteurs des crimes internationaux les plus graves,
elle permet de rendre justice aux victimes et contribue à empêcher qu’ils ne soient à nouveau perpétrés. La France apporte son plein soutien à cette juridiction en contribuant à son budget, en promouvant son universalité et en répondant à ses demandes de coopération judiciaire. Alors, qu’on ne vienne pas demain, accuser la CPI de n’être que l’instrument occidental pour accuser les dirigeants africains.

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