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L’association « Le kibboutz de Paris » et la « FJN » : Une rencontre, des projets

La création de l’Etat d’Israël a inauguré une méta-communauté inédite dans l’histoire du peuple juif. On trouve là-bas toutes sortes de juifs ainsi que de non-juifs qui vivent ensemble, tant bien que mal, car le microcosme israélien rencontre au plan culturel et socio-économique « en concentré » les difficultés et écueils qui sévissent au sein du macrocosme du monde. Israël fait preuve d’une capacité de remaniement et d’inventivité culturelle et socio-économique exemplaire qui permet à son collectif, toutes cultures confondues, une existence digne de ce nom ou porteuse d’espoir là où il peine. Un voyage à la découverte d’Israël convaincra les plus sceptiques. L’aventure du kibboutz qui s’y poursuit depuis plus de cent ans est une des facettes les plus représentatives de l’inventivité culturelle et socio-économique d’Israël.

Le kibboutz, chemin de vie issue de la transmission juive rencontrant les idées anarchistes et communistes au XIXe, après plus de 100 ans d’existence, s’y réinvente plus que jamais, offrant à qui souhaite une place.

Shimon Peres : « Le kibboutz est la manière de vivre la plus juste et la plus honnête du monde. Depuis le XIX e siècle, il n’y a pas eu de plus noble, de plus dévouée et de plus brillante tentative de trouver un modèle de vie qui répond réellement au désir d’une personne d’être libre, honnête et utile. »

On trouve en Israël des kibboutz religieux, traditionalistes, athées, mettant en avant ou pas une prise en compte écologique,  une possibilité de salariat, une vie rurale, citadine (« le kibboutz urbain » depuis 1987), de coexistence mixte (juifs et non juifs arabes), un accueil aux non-juifs etc. Le kibboutz est une méta-communauté, à l’intérieur de celle d’Israël, qui concrétise à sa manière la transmission juive réactualisée dans son essence par la visibilité nouvelle des juifs noirs. Les Juifs noirs, en effet, de par leur émergence récente dans la conscience et vie collective, relance la transmission juive dans sa particulière  dimension dynamique et créative, mettant en exergue une millénaire compétence à l’acculturation[1].

Depuis la destruction de ses deux Temples et son entrée dans le semi-nomadisme, le peuple juif n’a eu de cesse de s’intégrer fructueusement sans jamais se dissoudre au sein des collectifs qu’il habitait pour un temps. Il s’en nourrissait, s’y remaniait et s’y renouvelait autant qu’il imprégnait, contribuait. Les fruits uniques autant que vivifiants de son acculturation sont un fait pour qui étudie la pensée juive, l’histoire du peuple juif ainsi que la culture et l’histoire des peuples qui l’ont accueilli, toléré sinon persécuté, se privant alors massivement de ses apports. Cette considération permet d’avancer le fait que le peuple juif pourrait tenir sa vitalité, sa force et son cap, du fait même de cette exceptionnelle compétence à l’acculturation.

Ainsi, Guershoon Nduwa, Président de la Fédération Internationale Des Juifs Noirs, parle-t-il de l’identité juive noire : «Nous sommes des Africains de culture juive et nous aimons la diversité de notre religion. Nous respectons toutes les communautés qui préservent leurs cultures anciennes pour la préservation de la dignité humaine. Nous souhaitons et œuvrons pour la paix et la prospérité sur le continent

[1] L’acculturation désigne les phénomènes (unions mixtes, enfants métissés, transport

d’idées, de folklore etc.) qui résultent du contact continu et direct des groupes d’individus ayant différentes cultures, ainsi que les changements dans les cultures originales des deux ou divers groupes en jeu ou de l’un d’entre eux. Nous tenons au terme d’acculturation car il renvoie à un patchwork fort de ses diversités. Celles-ci y coexistent et s’enrichissent les unes des autres. Cette coexistence n’aboutit donc pas à un métissage dans le sens de mélange, intégration, dissolution pour l’une ou l’autre des cultures en jeu.

Africain, et en faisant cela, nous nous sentons dans la continuité de notre noble héritage hébraïque. Ce phénomène est l’exemple parfait de la richesse qui compte le plus pour les Juifs Noirs, qui est la richesse culturelle. »

 Il poursuit sur la nécessité d’une méta-communauté en France : « En France, la communauté juive va-t-elle enfin sortir du duel coutumier « Séfarade = ashkénaze » et accepter une autre composante, celle des Juifs Noirs ? L’histoire nous apprend à ouvrir notre regard, à prendre la mesure de ce tour de force : balayer des siècles d’idées reçues génératrices d’exclusion de l’autre. Les minhagim (coutumes) sont une richesse prodigieuse pour la communauté juive mais nous devons apprendre à en exploiter les remarquables énergies tout en privilégiant les valeurs communes qui font fonctionner nos communautés, sous peine de favoriser l’éclosion de nouvelles intolérances. Lorsqu’elles ne suivent pas les évolutions de la société, les coutumes deviennent des obstacles au bien-être des individus qui les subissent. Comment dépasser et transcender ces coutumes pour réaliser le vivre ensemble ? Nous pensons paradoxalement que nous sommes dans une conjoncture favorable où l’on peut reconstruire une certaine unité communautaire autour d’axes importants comme les questions liées à la Thora, l’étude et le vivre ensemble. Pour répondre à ce genre d’initiatives, il faut évidemment avoir des actions, des projets, qui rompent avec la logique qui a produit ces phénomènes.  »

 Extrait de: Guershon Nduwa. « Manifeste des Juifs Noirs. » iBooks. https://itunes.apple.com/fr/book/manifeste-des-juifs-noirs/id1162600510?mt=11

Cet appel de Ghershoon Nduwa à la concrétisation d’une méta-communauté juive en France, proactive, respectueuse de la diversité des cultures qui la constitue et porteuse de projets suivis d’actions, l’association « Le Kibboutz de Paris » y répond ! La Fédération des Juifs noirs également.

Les représentants de ces deux associations se sont donc rencontrés et ont décidé d’œuvrer dans le sens d’une mise en commun de leurs activités et actions.

« Le kibboutz de Paris » www.lekibboutzdeparis.org  comme « La Fédération des Juifs noirs » http://feujn.fr déploient l’espace d’une méta-communauté juive accueillante. Si vous souhaitez contribuer à son heureux développement, n’hésitez pas à prendre contact avec l’une des deux associations. Vous êtes les bienvenus. Baroukhim habaïm !

[1] L’acculturation désigne les phénomènes (unions mixtes, enfants métissés, transport d’idées, de folklore etc.) qui résultent du contact continu et direct des groupes d’individus ayant différentes cultures, ainsi que les changements dans les cultures originales des deux ou divers groupes en jeu ou de l’un d’entre eux. Nous tenons au terme d’acculturation car il renvoie à un patchwork fort de ses diversités. Celles-ci y coexistent et s’enrichissent les unes des autres. Cette coexistence n’aboutit donc pas à un métissage dans le sens de mélange, intégration, dissolution pour l’une ou l’autre des cultures en jeu.

-Léa Ghidalia-Schwartz

Présidente de l’association « Le kibboutz de Paris »

-Guershon Nduwa

 Président de la Fédération des Juifs noirs

Pour en savoir plus sur le kibboutz aujourd’hui :

http://lekibboutzdeparis.org/liens-internet

http://lekibboutzdeparis.org/videos

Interview du président de la Fédération internationale des Juifs noirs, Guershon Nduwa  : https://www.youtube.com/watch?v=b5nEV8BV91c

https://www.youtube.com/watch?v=M7ZTsg9yhs4

https://www.youtube.com/watch?v=WkkFg5NyVJM

Présentation de Maurice Dorès, ethnologue, psychiatre, réalisateur : « Le monde noir judaïsé ». 30 mn.

http://www.akadem.org/sommaire/colloques/ham-et-sem-quelle-fraternite-entre-juifs-et-noirs-/le-monde-noir-judaise-04-01-2007-6830_4204.php 

Histoire du peuple juif- Les dix tribus perdues. 42 mn :

https://youtu.be/-L8YuRr63Ms

 

 

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