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L’appropriation de la solution juive au déchirement du sujet africain

Il est évident que si c’est de l’essence du soi que proviennent la faiblesse du soi face à l’autre et le déséquilibre dans l’altérité juive. Il ne s’agit pas d’effectuer une « addition » d’éléments de la culture juive aux cultures traditionnelles négro-africaines tout en laissant celles-ci intactes. L’introduction ne correspond pas à une « greffe », à un « rajout » d’éléments. Il s’agit davantage d’un mécanisme qui, en même temps qu’il fait sien le secret de l’Occident, soumet les traditions négro-africaines à une épreuve dont le résultat attendu est dans la culture. La quête de liberté devient le moment de l’ouverture en tant que fondement de la disposition de soi-même. Pour le juif africain, la disposition valide le projet d’affirmation du soi par son être-là-au-monde en tant qu’entité consciente de son dessein. Mais le projet d’affirmation se joue simultanément sur la volonté d’assumer notre passé et sur l’appropriation du secret de l’autre. L’ouverture est donc une volonté de rupture, une déchirure du soi avec son essence. Il est évident que si c’est de l’essence du soi que proviennent la faiblesse du soi face à l’autre et le déséquilibre dans l’altérité, la liberté du soi s’impose sous forme de mise à l’épreuve de son essence. Cette mise à l’épreuve s’effectue dans un processus dialectique de négation du soi par son auto-révolution. L’ouverture se joue ainsi dans un asservissement qui rend opératoire le concept d’appropriation en faisant l’économie de la soumission ou de la servitude. C’est un rapport entre  être nous-mêmes  . Ce rapport pose une difficulté majeure dont la solution réside non pas dans la « soumission » mais dans l’asservissement au sens d’« utilisation à des fins étrangères, c’est-à-dire non conçues ni voulues par soi-même. Ici tout au contraire c’est le judaïsme qui prend place dans un projet entièrement exclusif, et par là, devient elle aussi difficilement nôtre ;
car n’importe quel élément culturel devient nôtre dès lors qu’il est à notre disposition, et non nous à la sienne. Les conditions d’existence du Juif Négro-Africain, voire du sujet en quête de liberté, de dignité, exigent l’effectivité d’une conscientisation.
La conscience active comme conscience qui se prend en charge, qui lutte pour l’autonomie et l’affirmation de soi en tant qu’être-là, est la principale arme
dont dispose l’humain afin de triompher des obstacles auxquels il fait face dans le processus de réconciliation avec soi. C’est ainsi que l’ouverture se pense, dans une perspective juive africaine, à partir du déchirement profond du sujet et de sa volonté de prendre conscience de son vécu pour résoudre son problème actuel : à savoir, le désir de s’affirmer dans le monde. L’ouverture va de pair avec la volonté d’affirmation et c’est dans ce processus de libération que le sujet atteint une dimension universelle. Ici, l’universalité n’est pas subie, elle n’est pas contraignante mais active, c’est-à-dire voulue et recherchée par le sujet conscient. L’effectivité de cette ouverture passe par une conscience active qui refuse l’inanité et la passivité. L’éclosion et la complexification positive de la vie juive africaine dépendent du niveau de conscience. De la même manière, la pensée émerge, se développe et se déploie non sans être conditionnée par la situation
concrète du milieu qui la porte.

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