L’apparition de la communauté juive noire dans le milieu urbain de France date des années 1995. C’est aux alentours de 2001, en effet, que les «Juifs Noirs» de cette communauté donne à ses membres la possibilité de se regrouper à Paris. Ils sont aujourd’hui 250 familles en île de France. Ce phénomène a entraîné deux types d’explications : L’une, sociologique, qui met l’accent sur la visibilité du judaïsme noir, à travers l’expérience partagée de la montée de l’antisémitisme dans le milieu noir de France durant ces années. L’autre, historique, qui met en évidence une filiation avec un judaïsme noir africain, transmis lors des pérégrinations de population juive provoquées durant les temps immémoriaux. Cette deuxième version des faits permet, en outre, d’intégrer une filiation ancestrale. Dans les deux cas, le discours fait appel à un ensemble symbolique qui va fonder un véritable lien d’origine auquel se réfère le judaïsme noir. Ce lien emprunte à l’histoire certains éléments qui témoignent de la présence permanente d’une tradition juive, au sein d’ethnies africaines qui furent jadis, ignorée par des Juifs venus du Bassin méditerranéen. Roger Cukierman est, sans conteste, le guide le plus écouté et le plus connu des communautés juives noires. Sa présidence au CRIF est certainement le moment le plus importante de l’histoire du judaïsme noir, non pas par le nombre, mais par la notoriété. C’est aussi durant cette période que s’ébauchèrent les prémisses d’une démarche fondamentale chez les Juifs Noirs de France. Avec une période d’exil de deux ans en Allemagne et plus précisément à Hambourg, suite aux divers procès de détournement et de racisme de la FJN, fabriqués de toutes pièces. Soulignons ici l’accueil favorable nous réservé par la communauté juive allemande à travers son rabbin Birtsisky. Communauté étroitement unie. La communauté juive noire se structure dans son idéologie religieuse et apparaît durant cette période plus dynamique et une partie importante de la population juive blanche s’y reconnaisse. Nuançons ici le terme reconnaissance en lui juxtaposant celui de mimétique qui peut expliquer un rejet par certains qui pouvait aller de l’exclusion pure et simple par inculture ou affairisme, partant du principe que les juifs Noirs seraient peut-être les animaux à adopter selon leurs propres critères dénués de tout fondement et basée sur une idéologie de servitude. Durant les années qui suivirent la fin du second mandat de Roger Cukierman au CRIF, on a vu surgir des associations juives qui se démarquent idéologiquement notre association. Le ton est donné par la représentation d’une association américaine basée en France. Ainsi, vers les années 2005, se détache un personnage fascinant : Daniel Limor. Acteur majeur de la question éthiopienne et leur arrivée en Terre Sainte. Il est attiré par le mouvement. Il est Israélien, fin connaisseur du Talmud qui lui permit d’en faire appliquer certains enseignements au sein du groupe.