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L’Afrique et le futur du Judaïsme

Depuis des siècles, le continent Africain est l’objet des convoitises de presque tous les pays d’Europe et de leurs satellites coloniaux. Les ressources naturelles de ce continent, du fer au sucre, de l’or à l’uranium en passant par les ananas, le café et le pétrole parmi tant d’autres, ont fait l’objet de toutes les razzias possibles, avec des justifications faites sur mesure pour excuser la barbarie avec laquelle ces ressources furent spoliées.
Mais rien ne compare, quand cela vient à l’Afrique, avec la ressource humaine représentée par la richesse culturelle du continent qui a vu naître l’humain moderne.
Les premières universités sont nées en Afrique, à Alexandrie, à Fez, à Tombouctou. Les premiers systèmes de théories fondamentales qui ont donné naissance à l’algèbre, la grammaire, la géométrie, la médecine, ont vu le jour sur le continent Africain. Mais déjà bien auparavant, l’Empire égyptien des Pharaons avait fait des avances majeures en organisation sociale qui lui valent le nom de civilisation majeure. La société grecque, puis Rome après elle, n’ont fait que s’inscrire comme branches dans une continuité qui avait pris racine en Egypte.
Pour ce qui nous concerne, le Judaïsme, il est indéniable que toute l’aventure identitaire et culturelle de l’hébraïsme s’inscrit dans une relation avec l’ancienne Egypte, et le récit de la nation d’Israël ne cache pas qu’il débute sur le sol Africain.
Dans le texte capital des Dix Commandements, le seul nom de pays qui est mentionné n’est autre que l’Egypte, et ceci depuis le début du premier Commandement.
« Je Suis l’Eternel ton D.ieu qui t’a fait sortir d’Egypte… »
C’est dire combien la Torah est claire quant à sa définition géographique de ses sources historiques. Elle dit, sans équivoques, que la Voix de Dieu a parlé aux êtres humains depuis le continent Africain. Moïse, le prophète clé du récit de la Torah est né en Afrique.
Son nom, Moshé, est un nom égyptien. Sa mère adoptive, Batyah, est une princesse égyptienne. Quand Tzippora, la future femme de Moïse decrivait celui-ci à son père, elle dit de Moïse qu’il était un égyptien.  L’histoire du peuple d’Israël est depuis sa genèse intimement liée à l’histoire de la culture égyptienne, et pour en comprendre les nuances, il est indispensable de comprendre la culture égyptienne avec laquelle celle des Hébreux est en conversation, des fois critique et divergente. Les historiens de l’époque Romaine décrivaient les Hébreux comme des égyptiens qui vivaient au Nord de l’Empire. Quand Elyakim, fuyant Israel vint se réfugier chez Pharaon, ce dernier changea son nom en Yehoyakim. Ceci est une indication on ne peut plus claire de la communauté culturelle et linguistique partagée entre les Hébreux et l’Egypte. Quand nous parlons de l’Egypte, nous voulons parler d’une civilisation Africaine qui florrissait déjà quand il n’y avait rien de semblable en Europe. Le Judaisme est le seul vestige vivant de cette ancienne civilisation africaine. Mais le Judaisme a poursuivi son existence en Afrique même depuis cette période jusqu’aux temps modernes. Pour ne citer que quelques exemples, Philon d’Alexandrie, les Maitres du Talmud de Jerusalem, les Maitres de Kairouan, Saadia Gaon, Eldad Hadani, Rabbi Isaac Al Fasi, Maimonide, Rabbi Haim Ben Attar et le Rabbin Eliyah Benamozegh font partie de ce panthéon de lumières qui ont fait la fierté du Judaisme depuis le continent Africain. Aujourd’hui, une renaissance et une ré-émergence du Judaisme voit le jour en Afrique. Grâce au travail de la FJN, on sait que le continent africain compte au moins 2 millions d’âmes qui se réclament de l’héritage hébraïque.
Au Nigéria, il y a des dizaines de synagogues et de talmud torah. Même chose au Zimbabwe et en Afrique du Sud, hormis les communautés qu’on voit apparaître dans d’autres pays du continent. La communauté Juive d’Ethiopie est aujourd’hui connue de tous.  Ce phénomène est l’exemple parfait de la richesse qui compte le plus pour les Africains, qui est la richesse culturelle. En Afrique, ce qui est ancien est précieux, et vénérable. L’ancêtre est respecté. L’enfant est élevé dans la fierté d’être porteur de l’ancien message, qui sera encore important quand il aura ses propres descendants.
C’est cette image du futur que la culture préserve naturellement en Afrique.
Un génie de la science tel que Philip Eméaguali, un des inventeurs de l’internet né au Nigéria, est un Igbo, peuple qui dit venir du peuple hébraïque. Elevé dans l’amour de la connaissance, il accèda aux plus hauts échelons de la science moderne et devint professeur à M.I.T. à Boston. C’est de cette université prestigieuse qu’il fit partie de ceux qui ont révolutionné notre génération par l’invention du chip qui a permis de faire des milliards de computations pour conduire à l’internet que nous utilisons aujourd’hui. Cependant, il reste dans ses propres yeux un enfant de son continent et de sa nation Igbo et il ne va pas sans prévenir des risques qui sont pris par le public qui en s’engageant sans réfléchir dans le nouveau, pourrait perdre la culture humaine richissime qui a été accumulée pendant des siècles, sinon des millénaires. De grands hommes politiques africains ont été des piliers de l’humain moderne qui nous fait voir tous l’art du vivre ensemble et du respect inter culturel comme un acquis, mais qui était loin de l’être de leur vivant, si ce n’était pour leur combat héroïque dans la cause de la dignité humaine.
Le continent Africain est toujours l’objet des convoitises diverses. Mais au jour où nous vivons, quand la matière menace d’effacer la lumière de l’art de vivre dignement, il devient de plus en plus évident que l’Afrique a encore et toujours son mot à dire.
La voie de la FJN est de faire prévaloir les notions humaines qui bénéficient à l’échange, dans la dignité des valeurs qui font primer la vie humaine.
Nous sommes des Africains de culture Juive et nous aimons la diversité de notre continent. Nous respectons toutes les communautés qui préservent leurs cultures anciennes pour la préservation de la dignité humaine. Nous souhaitons et œuvrons pour la paix et la prospérité sur le continent Africain, et en faisant cela, nous nous sentons dans la continuité de notre noble héritage hébraïque.

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