A partir de la fin mars, le gouvernement israélien prévoit d’expulser près de 40 000 africains en situation irrégulière. Ce plan d’expulsion massive ne suscite guère de contestation de la part de l’opposition. Mais la société civile se mobilise pour essayer de faire pression sur l’exécutif. Ils sont 35 hommes et femmes de plume, des figures de la littérature israélienne comme Amos Oz, David Grossman ou Zeruya Shalev, à avoir signé une déclaration publique appelant le gouvernement à ne pas mettre en place son plan d’expulsion. « Ces hommes et ces femmes, qui portent sur leurs corps et dans leur âme les cicatrices de leur fuite et de la torture dans les camps du Sinaï, ne demandent qu’une chose : vivre », affirme le texte. Et les signataires jugent qu’Israël ne fait pas face aux mêmes défis migratoires que l’Europe et l’Afrique, soulignant que ces demandeurs d’asile représentent moins de 0,5 % de la population israélienne. Campagne visant à cacher des Africains menacés d’expulsion. De leur côté, plusieurs rabbins ont signé une autre lettre ouverte au gouvernement, l’enjoignant à mettre un terme à ce qu’ils qualifient de « politique cruelle en contradiction avec la tradition juive ». « En tant qu’Etat juif, nous ne pouvons fermer totalement nos cœurs aux pleurs de ces gens dans la misère », écrivent ces religieux. Une femme rabbin, elle, va même plus loin. Susan Silverman se dit prête à lancer une campagne visant à cacher les Africains menacés d’expulsion. Une initiative qu’elle dit inspirée de l’histoire d’Anne Frank, une adolescente juive cachée durant la Seconde Guerre mondiale pour tenter d’échapper aux nazis.