Un des sujets perplexes suscitant le plus de questions sur le Judaïsme est l’importance que celui-ci accorde au récit de la Aqedat Ytzhaq « la ligature » d’Isaac, traduit maladroitement en sacrifice d’Isaac, traduction qui serait hautement inappropriée, car ils ne dirait jamais Qorban, sacrifice, pour un être humain. Donc il ne s’agit pas de sacrifice.
L’acte de ligoter Isaac est tout ce qui a réellement eu lieu, donc Aqeda, ligature de Isaac.
Maintenant, quel est le but de ce récit singulier répété tous les jours dans la prière du matin, et amplifié en commémoration annuelle durant les 2 jours de Rosh HaShana?
L’idée générale est que D.ieu a communiqué à Abraham la perspective universelle de tout parent qui perd un enfant.
Le Judaïsme veut consciemment véhiculer ce message.
Le récit de Abraham est celui d’incarner un rôle aussi authentiquement que possible.
Le père qui enseigne à son enfant sa position dans la violence du monde, ou existent toutes injustices confondues, ligote l’esprit et l’ego de cet enfant à la réalité du monde, sur laquelle il a en fait très peu de pouvoir.
Abraham fait l’expérience des parents qui ont vu leurs enfants mourir dans les générations à venir.
Quand les Juifs lisent tous les matins Aqedat Isaac, ce sont ces millions de martyrs auxquels ils pensent aussi.
C’est une invocation à leur mérite, et une perpétuation de leurs mémoires.
La lecture de l’injustice dans le monde est comme être ligoté, notre connexion avec le spirituel est de notre vocation à nous en libérer, en comprenant la souffrance de l’autre.
Pour faire ceci il faut ouvrir son cœur comme Abraham l’a fait, à la condition de tout être humain. Pour que plus jamais, nulle part, pour quelque cause que ce soit, la tragédie de la violence et de la guerre soit considérée acceptable.
L’idée est que l’individu insensible à la condition de l’autre est spirituellement pollué.
Son insensibilité est la manifestation que la corde qui le lie à son âme sa source spirituelle, a été rompue. Le ligotage de Isaac est de permettre de cultiver la force d’endurer les difficultés de ce monde. Ces cordes nous lient à notre source spirituelles.
Elles sont faites de sensibilités et ne nous relâchent que quand la substitution entre soi et l’autre a été faite. Quand le bien de l’autre, même sa « katnout », importe à mes yeux je suis finalement libéré de mes propres chaînes.