Le judaïsme qui émerge parmi les communautés africaines au sud du Sahara est un mouvement culturel lié à des racines anciennes et fier de son héritage séculaire.
Il ne ressent même pas le besoin d’être qualifié d ‘«orthodoxe», de «conservative», de libéral ou de tout autre étiquetage divisant. Quand nous parlons de la Torah, c’est de la sagesse ancestrale que nous parlons. Nos jeunes Bar-Mitzva viennent devant leurs aînés. Chaque aîné et membre de la famille mâle vient et fait des courroies de Tefilin autour du bras du jeune homme. Chacun le bénit. Il est censé se souvenir de ce moment durant toute sa vie d’adulte, chaque fois qu’il met Tefilin. L’initiation est essentielle pour nous. Les filles passent par leurs propres rituels d’initiation auprès des femmes, pour devenir elles-mêmes des femmes. Tout en fonction de leurs traditions. Nous parlons ici des Lemba, Igbo, Amazigh, Beta-Israël, Berbères et beaucoup d’autres. Il ne viendrait à l’esprit d’ aucune de ces communautés de penser que ce sont les « Meknassi et les Soussi » qui devraient décider de leurs coutumes en tant que juifs. Ce qui nous lie ensemble est notre amour partagé pour la Torah. Cela fait de nous des amis, de la famille, et crée des liens qui se prolongent dans le mariage s’il y a lieu. Mais il n’y a pas de condition pécuniaire préalable. Parce que personne ne devrait avoir à se mettre dans une telle position. Les Juifs Noirs aiment la Torah, ses lois, ses sages, son héritage écrit et oral. Nous sommes également liés par notre engagement profond pour le développement du continent africain. Toute culture et toute langue traditionnelles africaines doivent pouvoir participer au développement positif de l’ensemble du continent. Jusqu’à ce que nous atteignions le respect et l’harmonie pour et dans toutes les communautés africaines. Chaque communauté juive d’Afrique cherche à être une source d’inspiration pour toutes les autres communautés de son propre pays. En créant des modèles sociétaux, où des normes morales élevées et des réalisations sont affichées et pratiquées. Nous sommes fiers de notre continent et nous souhaitons contribuer au bien-être de nos nations et de nos États. Nous sommes confiants dans les biens que la Torah peut procurer. Elle a 3000 ans d’expérience à montrer. Bien sûr que des racistes anti-noirs existent également dans ces groupes. Ils pensent qu’ils peuvent conserver le droit de s’appeler eux-mêmes Juifs, même s’ils ne sont que des « bandits en kippa », qui prennent position des décideurs de qui est juif, basé sur la couleur de peau. A leurs yeux, le fait d’être blanc leur permet naturellement d’avoir une telle position par rapport aux non-blancs. Ces petits ignorants ne se soucieront jamais de savoir que le judaïsme a été établi en Afrique, en Éthiopie, en Égypte et en Afrique du Nord, des siècles avant eux. Alors à ceux-là nous disons , réfléchissez à deux fois avant de vous comportez de la sorte. Mais même si vous le faites, ne vous inquiétez pas pour la Torah. En Afrique, il y aura toujours ceux qui le garderont. Là où les racines sont conservées, les fruits sont en sécurité, dit le proverbe africain. Et il arrivera un moment où nous déciderons nous-mêmes de qui devra venir s’installer en Afrique.
La moitié de l’Afrique ne viendra pas en Israël.
