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Joseph, ou l’histoire du monothéisme en Égypte.

De nombreux historiens contemporains convergent avec le récit biblique sur un point: l’Egypte pharaonique a aussi connu des périodes de monothéisme.
Dans la Thora ceci est présenté à la genèse du peuple d’Israël, par les récits d’Abraham ( Gen.12) et de Joseph, qui ont eu des rencontres remarquables avec la civilisation égyptienne des Pharaons. Dans notre Parasha de Miqetz, (Gen. 41) nous voyons Joseph établir des lois dans le royaume d’Égypte, parmi lesquelles celles touchant aux propriétés et taxations, dont il exempte les prêtres. Les prêtres d’Egypte, qui étaient aussi des scribes, étaient en effet exempts de taxes dans la loi des monarchies égyptienne. Comme l’avait vu le Rabbin Elie Benamozegh, il est nécessaire d’avoir un minimum de connaissances du contexte égyptien pour saisir certains éléments socio-linguistiques du texte de la Bible hébraïque. L’histoire de Joseph nous indique que le contexte égyptien est familier à la culture hébraïque, et son récit nous révèle cette familiarité, non pas sous un angle critique, comme dans le récit de Moise, mais ici sous un angle de respect et de réussite. L’angle critique sera définie comme “un nouveau roi qui n’a pas connu Joseph”(Exode 1, 8). Pour les historiens égyptologues, ce sont des caractères historiques tels que Akhenaten, qui représentent une émergence du monothéisme dans la cosmogonie égyptienne. Cependant l’étude comparative des religions était dans son enfance quand ces théories sont apparues. Ce qu’on a finit par appeler monothéisme dans le monde moderne est un consensus, fait au fil du temps, qui n’a peut être que peu à voir avec les conceptions des cultures de l’antiquité. Dans la Thora les premiers mots que Joseph dit à Pharaon sont: “HaElohim Ya’ane Et Shelom Phar’oh”, « La Toute-Puissance répond pour la paix de Pharaon » (Gen. 41, 16).Le mot utilisé pour D.ieu ici est-il basé sur une convention théologique? Pharaon devait-il comprendre par cela le D.ieu Unique de Abraham Isaac et Jacob, ou ce qui correspond à cette croyance dans sa propre culture?
Nous voyons dans un épisode plus tardif de la Bible Hébraïque, un autre Pharaon Neco, qui change le nom du roi d’Israel, de Elyaqim à Yehoyaqim (Rois 2, 23). Ce changement de nom est significatif car il signifie de la part de Pharaon une connaissance directe de la théologie hébraïque.Un autre point de convergence entre les deux cultures est que chacune croyait dans l’origine divine de son alphabet. Hiéroglyphes veut dire “Lettres saintes, ou Lettres sacrées”. Les Hébreux, et les Phéniciens qui avaient le même alphabet de 22 lettres, le considéraient divin. L’ancêtre de l’alphabet hébraïque a été découvert en Égypte à Wadi El Hol. Il existe une interpénétration incontournable entre les deux alphabets, et aujourd’hui il existe suffisamment d’éléments pour en témoigner.
L’histoire de Joseph en tant qu’interprète de rêves, en tant que visionnaire et législateur dans le domaine civil et religieux, est un récit qui symbolise entre autres choses les liens de famille des deux alphabets.

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