Il ne convient plus d’être de droite ou de gauche pour imaginer qu’Israël puisse se mettre en marche et occuper un espace politique duquel les partis, les couleurs de peau auraient disparu laissant augurer une nouvelle structuration. Le ministère de l’Intérieur et celle de la sécurité intérieure devraient jouer un rôle central dans l’organisation de cet espace et le maintien de la cohésion des institutions du pays. Ils étaient censés garantir aux citoyens l’exercice des droits, devoirs et libertés. Ces ministères comprennent aussi le rôle de maintien de l’ordre au travers de la police en passant par celle de la sécurité intérieure.Garant de tout ce qui se passe à l’intérieur, le ministre de l’Intérieur est central dans l’organisation de notre pays. Opération Moïse, Opération Salomon, ces noms résonnent comme ceux d’une légende des temps modernes, celle de l’arrivée des Juifs éthiopiens en Israël.Le gouvernement israélien a organisé, avec un soutien massif des Juifs Américains, un pont aérien qui a permis de les y acheminer. Par jeu de mauvaise alliance, le juif noir préfère celui qui l’a ignoré dans les montagnes de Gondar. Il s’éloigne de celui qui l’a fait et s’intègre aux bourreaux. Les alliances (des damnés de la Terre, des Tiers-mondistes ) et les lieux de fréquentation comme Gaza sont en désaccord avec l’Etat.Que certains se sentent perdus devant de telles perspectives ne doit point étonner, mais que ce soit le cas de l’ensemble, ce serait faux.Identifié de visu, le Juif Noir peut être stigmatisé et tué par balles (délit de faciès) sans que soient mises en avant d’autres considérations. Incarnant l’étranger visible, il sera en plus le bouc-émissaire désigné de toute flambée xénophobe. Les coupables courent toujours. Leur équilibre décharge sur les Juifs noirs, la douleur qu’ils auraient ressentie autrefois à Meknes, Sousse ou Alger. Ce transfert de douleur leur permet de se valoriser aux dépens du Juif Noir.Propulsé par une morale tyrannique, le système raciste opère de la même manière. Pris dans le 
collimateur, Le Juif Noir lui, tend à son corps défendant et à son détriment un miroir idéal dans lequel son bourreau peut se refléter très positivement, en y projetant une image du Juif Noir très négative et mortifiante. Jamais rejet n’a connu un renouvellement aussi constant de son discours, par les mythes qu’il véhicule. Le triomphe d’exclusion, c’est son appropriation par la victime. Le phénomène de détestation de soi inoculé au Noir par l’idéologie raciste et ses divers vecteurs a fini par prendre racine dans les tréfonds de son âme. Portant gravement atteinte à son identité, ce phénomène anéantit sa capacité d’auto-attribution de valeur. La tendance constante est de multiplier à l’infini les catégories de Noirs, afin de classer comme n’étant pas de vrais Noirs, tous ceux qui présentent quelque apparence avantageuse. On distinguera ainsi les vrais (purs) Noirs, les moyens-Noirs, les demis-Noirs etc…Un peu comme au Brésil. Il serait amusant de classer de la même manière les Juifs qui présentent des traits si différents par la couleur des yeux, et des cheveux, la forme du crâne, la stature, la teinte de la peau. En fait, les auteurs imbus d’un préjugé raciste côtoient ici ceux qui se font une idée étriquée des preuves nécessaires pour faire le Judaïsme. Ils voisinent d’ailleurs assez curieusement avec certains qui portent eux aussi leur carcan. 
Mais vint aussi (Silvan Shalom) un homme de dialogue, un démocrate, et qui pensait que ce n’est pas par la démonstration d’atrocités qu’on est un bon ministre mais par la capacité d’accompagner les troupes, à les diriger comme il l’a fait au sein du ministère de l’intérieur autrefois. Pour ce dernier, l’écueil d’une vision passéiste de l’Etat d’Israël devrait être déjoué dans sa sémantisation. Il s’agit du point de vue intellectuel de lui donner la capacité de rendre compte de sa multiplicité de situations sociales et de justifier l’inclusion institutionnelle des montées « alyot » diverses.
- Aryé Derhy 2. Gilad Erdan. 3. Silvan Shalom.