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Ilan, après toi, rien n’a changé

Force est de constater que la transmission de la mémoire de la Shoah excède le cadre juif et vient réveiller des questions de la résurgence de l’antisémitisme. Entre antisémitisme et Shoah ( devoir de mémoire), le dialogue n’a jamais été apaisé.
Un même événement peut faire l’objet de lectures contradictoires et susciter différentes réactions au sein de la communauté.
Qu’est-ce qui rend la transmission de la mémoire de la Shoah si difficile ?
L’histoire de la Shoah est-elle si fragile et peut-elle, en dépit des appels au devoir de mémoire, tomber un jour dans l’oubli ?
Pourquoi tolère-t-on un amateurisme dans la transmission de la mémoire de la Shoah, un « à-peu-près » généralisé ?
Les confusions, les erreurs historiques dans l’ordre de la chronologie ou de la géographie, les raccourcis hasardeux se perpétuent ou renaissent sous de nouvelles formes. S’ils ne sont pas relevés, c’est comme s’ils n’avaient pas de pertinence. Ce qui signifie qu’il
n’existerait pas de savoir commun sur l’histoire sur la Shoah, pas plus dans les milieux communautaires que dans le grand public alors même que l’on croyait les méthodologies, la vigueur et la prolixité de l’histoire de la Shoah était enfin installée, dans les quarante dernières années, sur la scène républicaine, d’où elle était autrefois absente, sans que ce fût par inadvertance. Ce vide était bien entendu à mettre en relation avec la perpétuation d’un ensemble du silence des témoins et des préjugés, dont il ne peut être question de retracer ici la généalogie, une longue tradition essentialisante, qui faisait
du juif européen – une réalité dont le sous-texte évident était la notion
d’un « coupable » et qui mettait donc en jeu l’histoire du mépris.
Nombre de dirigeants communautaires lutte, chacun à sa manière contre l’antisémitisme mais les motivations entrent en contradiction non seulement avec les aspirations sionistes, mais également avec la tradition et les valeurs juives. Le fait même de s’attaquer aux motivations des antisémites en relativisant la Shoah est une façon de se résigner, ce qui renforce à son tour la tentation de l’antisémite de jouer son rôle en un cycle pervers interminable

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