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Gilets jaunes : au moins 15 députés LREM agressés ou menacés

La députée de Dordogne Jacqueline Dubois a vu son véhicule incendié samedi soir, devant son domicile. Depuis le début du mouvement mi-novembre, franceinfo a recensé au moins 15 exemples :
Dans le Nord, c’est la permanence de la jeune députée Anne-Laure Cattelot qui a été prise pour cible par les « gilets jaunes ». Dans la nuit du 17 au 18 novembre, son local a été tagué et recouvert d’affiches où était écrit : « En marche racketteur », selon L’Opinion. « C’est très inquiétant pour notre démocratie et notre société », a-t-elle réagi sur BFMTV, en évoquant d’autres menaces auprès de ses collègues députés. Des gilets jaunes accrochés devant le domicile de Carole Bureau-Bonnard (Oise)
Le 20 novembre, la députée de l’Oise Carole Bureau-Bonnard, elle, a vu débarquer une trentaine de « gilets jaunes » devant son domicile à Noyon. Scandant des slogans tels que « Bonnard au placard », selon le Courrier picard, les manifestants ont ensuite accroché leurs gilets jaunes à la grille de la maison. « J’entends et je peux comprendre la colère qui s’exprime, mais pas les violences verbales et physiques », a réagi l’intéressée dans les colonnes du quotidien régional.
Un cercueil devant la permanence d’Olivier Gaillard (Gard)
A Quissac (Gard), des « gilets jaunes » se sont retrouvés le 22 novembre devant la permanence du député macroniste Olivier Gaillard. Alors qu’ils devaient rencontrer l’élu, les manifestants ont déposé un cercueil avec une pancarte « Macron, Gaillard : dehors », raconte Midi libre. « Sur les réseaux sociaux, le député LREM n’a pas été épargné par les manifestants : insultes et menaces ont été largement diffusées, partagées et commentées », relève le quotidien. ‘Il est le prochain sur la liste noire’, assure ainsi un individu, proche voisin de l’homme politique. »
« Il s’agit d’une situation anormale au-delà de ma seule personne. J’en appelle à la responsabilité collective et individuelle des manifestants. Je suis un élu local, de terrain, proche des gens. Il faut renouer le dialogue », a appelé le député face à ses menaces.
Huguette Tiegna (Lot) subit des insultes racistes
Elle a porté plainte le 23 novembre pour propos racistes et incitation à la haine raciale. Députée du Lot, Hugues Tiegna a été traîtée de « grosse négresse macroniste » en commentaire d’une vidéo postée par un site de la fachosphère, mettant en scène des symboles nazis et des « gilets jaunes », rapporte France 3 Occitanie. Pour Huguette Tiegna, « les gilets jaunes n’ont pas inventé le racisme et n’ont pas le monopole de l’injure mais, parmi eux, certains profitent de la manifestation pour montrer leur vrai visage, avec des propos racistes et des appels à la haine ».
Christophe Lejeune (Haute-Saône) menacé à son domicile
Le même jour, une vingtaine de « gilets jaunes » ont tenté de forcer l’entrée du domicile du député Christophe Lejeune, élu en Haute-Saône. Selon France Bleu Besançon, les individus auraient également « cadenassé la porte d’entrée du domicile de l’élu ». Selon le député, les manifestants tenaient des « propos hostiles au président Macron et aux députés ».
« Face au nombre, j’ai appelé la gendarmerie et le préfet », a précisé Christophe Lejeune. « La ligne rouge a été franchie », a encore réagi le député, dénonçant un acte « totalement inacceptable et inexcusable ».
Le domicile de Mireille Robert (Aude) envahi par des hommes cagoulés
Dans la nuit du 23 au 24 novembre, Mireille Robert a été victime d’une intrusion à son domicile. « Quarante hommes casqués et cagoulés » se sont introduits dans la propriété privée de cette députée LREM de l’Aude, comme l’élue le raconte sur Twitter.
La famille de la députée a tenté de parlementer avec des intrus qui filmaient la scène, mais ils ont quitté « les lieux avant l’arrivée de la gendarmerie », selon France 3 Occitanie. « Inutile de dire que je poursuis aujourd’hui mes engagements comme si de rien n’était. Ce genre de chantage renforce au contraire mes convictions démocrates, ma volonté de servir la République et de réformer notre pays si malade », a réagi l’élue sur Twitter. Elle a porté plainte.
La permanence d’Adrien Morenas (Vaucluse) murée en pleine nuit
A Carpentras (Vaucluse) le 27 novembre, le député Adrien Morenas a pour sa part retrouvé l’entrée de sa permanence murée par des parpaings colmatés avec de la mousse expansive, raconte France 3 Provence Alpes Côte d’Azur. Quelques heures plus tôt, il avait rencontré des « gilets jaunes » dans une ambiance tendue. « C’est aussi navrant que condamnable. Je continuerai cependant à honorer mon mandat », a réagi le député sur son site internet.
La permanence de Claire O’Petit (Eure) attaquée à coups de masse
Le 29 novembre, c’est au tour de la permanence de Claire O’Petit, députée LREM de l’Eure, d’être vandalisée à coups de masse à Vernon (Eure). « L’individu » qui a commis les actes est décrit comme « ganté, cagoulé et vêtu de noir » par le chef du commissariat de la ville.
La députée a dénoncé sur son site internet « cet acte terrible de violence dans notre démocratie ». Et de relier ces faits à sa participation à une émission organisée la veille sur LCI et consacrée aux « gilets jaunes ». « Si vous ne voulez pas avoir des personnes encore plus pauvres qu’il y a trois semaines, réfléchissez à ce que vous faites », avait-elle notamment reproché à des membres du mouvement. « Mon discours n’a pas plu à certains et ils ont voulu se venger, a-t-elle réagi après la vandalisation de sa permanence. Ce sont des actes inadmissibles et je porterai plainte dès demain. »
Des poubelles devant la permanence de Patricia Gallerneau (Vendée)
A La Roche-sur-Yon, la députée vendéenne Patricia Gallerneau a eu la mauvaise surprise de retrouver une dizaine de poubelles déversées et entreposées devant sa permanence parlementaire. Selon Ouest-France, cette action a eu lieu en marge d’une marche de « gilets jaunes » qui a rassemblé 400 personnes dans les rues de la ville.
Elise Fajgeles (Paris) reçoit des menaces de mort et des messages antisémites
Quelques jours plus tard, c’est la députée parisienne Elise Fajgeles qui a affirmé avoir reçu des menaces de mort. En cause, selon elle, sa prestation le 3 décembre sur le plateau de CNews, où elle a reconnu ignorer le montant du smic. Face à elle, les représentants des « gilets jaunes » avaient vivement réagi. « Et après vous me dites que vous êtes représentative du peuple, s’était écrié l’un d’eux. On devrait vous faire passer un CAP pour être député, c’est hallucinant ce que j’entends ! »
Reconnaissant « une faute », Elise Fajgeles a cependant estimé que cela « ne justifiait pas de recevoir des menaces de mort ».
Le flot ne s’est pas tari. Samedi 8 décembre, l’élue parisienne a publié sur Twitter des exemples de messages antisémites, menaces et insultes qu’elle a reçus, et s’est dit « atterrée par le niveau de haine dans le débat public ».
Florian Bachelier (Ille-et-Vilaine) intimidé physiquement
Le député d’Ille-et-Vilaine Florian Bachelier a de son côté confié au Parisien faire l’objet d’intimidations physiques. « Lundi dernier [3 décembre], vers 7h30 du matin, je sortais de mon domicile à Rennes pour me rendre à ma permanence pour recevoir une nouvelle délégation de ‘gilets jaunes’, quand un homme cagoulé posté devant chez moi me lance une mise en garde sans ambiguïté. Il me prévient que si je continue à défendre la politique d’Emmanuel Macron, je prends des risques énormes. »
Toujours auprès du Parisien, l’élu de La République en marche a expliqué que ces menaces proférées de vive voix ont été précédées de « tombereaux d’insultes courageusement anonymes sur Facebook ou Twitter », puis de « messages nominatifs sur [son] adresse personnelle qui [lui] sont envoyés accompagnés de menaces de mort », pour lui comme pour sa famille.
Des lettres de menaces envoyées à Bruno Questel (Eure)
Elu en Normandie, le député Bruno Questel a lui aussi reçu des menaces. « Je recevais des déferlantes de menaces de mort par mail, raconte-t-il au Parisien le 6 décembre. De la lâcheté exprimée derrière un clavier. Maintenant, ce sont des lettres de haine non anonymes et marquées par des discours de combat. On m’écrit, par exemple, ‘Le peuple crève, donc tu vas crever’. »
« Les députés LREM n’ont pas rejoint Emmanuel Macron pour être menacés de mort au bout de quinze mois de mandat », a-t-il encore regretté sur BFMTV.
Benoît Potterie (Pas-de-Calais) reçoit une balle et des menaces de mort
Elu à Saint-Omer (Pas-de-Calais), Benoît Potterie, lui, a carrément reçu une cartouche de fusil accompagnée de menaces de mort en ouvrant son courrier, raconte La Voix du Nord : « La prochaine fois, tu te la prends entre les deux yeux », était-il écrit dans l’enveloppe.
« C’est un peu lâche de s’attaquer à un représentant de la nation, c’est inquiétant pour nos institutions et la nation. Nous sommes dans un climat délétère », a regretté le député LREM du Pas-de-Calais auprès du quotidien régional. Il a porté plainte.
La voiture de Jacqueline Dubois (Dordogne) incendiée
Le 8 décembre, la voiture de la députée LREM de la Dordogne, Jacqueline Dubois, ainsi que celle de son mari, ont été incendiées dans la soirée, a révélé le président du groupe LREM à l’Assemblée.
Les faits se sont produits devant le domicile de la députée, dans la commune de Vezac (Dordogne). L’élue a appelé à « faire la part des choses » et a dit « ne pas accuser les gilets jaunes ». Elle a rappelé qu’elle avait rencontré des « gilets jaunes » samedi matin, une rencontre qui de son propre aveu s’est « très très bien passée » avec des « personnes formidables qui sont venues vers moi et qui m’ont exposé leurs difficultés ».
La permanence de Marc Delatte (Aisne) vandalisée
A Chauny (Aisne), la permanence du député Marc Delatte a été vandalisée, le 8 décembre. Sur la vitrine de son local, des inscriptions à la bombe de peinure blanche ont été taguées dans l’après-midi, en marge de la manifestation des « gilets jaunes », rapporte France 3 Hauts-de-France. « Démission FDP, gilet jaujaune », a-t-il été écrit.
« Ce n’est pas à prendre à la légère. Mais c’est vraiment dommage », a regretté l’élu auprès du journal L’Union.

 

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