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Face au Corona, la vulnérabilité est universelle.

 

Une société est évaluée, même par ses propres membres dans leur expérience personnelle, selon la manière dont elle traite ses couches vulnérables. Elle est l’une des conditions que chaque être humain doit confronter à des moments clés de l’existence. Les chiffres terribles qui nous montrent l’ampleur des pertes en nombre de vies humaines doivent nous faire réfléchir et redéfinir nos priorités. La souffrance n’est jamais un phénomène isolé, vécu individuellement. Aimer l’autre, c’est déjà être conscients que c’est par l’autre que nous naissons, c’est par l’autre que nous vivons, et c’est par l’autre que nous sommes jugés.
Sans cette conscience fondamentale, la morale humaine ne peut se réclamer de quelque Source spirituelle ou transcendante que ce soit.
Avec chaque crise humanitaire semble venir le véritable spectre de la banalisation de la souffrance humaine, ainsi que la menace réelle de devenir ce que nous n’aimons pas, des êtres insensibles et fuyants. Franchir le cap mental qui mène de la position de simple témoin, à celle de complicité par réflexe du détournement du regard, peut changer ce regard quand il revient sur nous pour nous imposer une nouvelle définition de notre acheminement personnel. Ceci constitue un risque énorme, celui de ne plus pouvoir se reconnaître.
Ceci est aussi la porte ouverte à la manipulation des cœurs, qui peut conduire à accepter des définitions fictives sur nous-même ou notre mémoire.
Les malades, les souffrants, celles ou ceux devenus des chiffres à cause de leur âge, leur statut social, leur ethnie, leur état de santé physique ou mentale, tous ces vulnérables qui ont à confronter la froideurs des conventions ne sont autre que nous même.
Pendant que nous perdons ce regard qui vient de la vérité du coeur, nous forçons l’acceptation d’un mensonge qui dérobe le sens de toute chose,
si ce n’est les besoins court-terme les plus immédiats, oblitérant la noblesse de notre existence. Tenter de donner un sens à la souffrance par sa déconstruction mécanique, sans inclure la nécessité de l’éveil de compassion chez l’autre que cette souffrance doit provoquer, constitue non seulement un manque d’intelligence, mais l’ajout d’un élément de torture mentale au contexte de la peine éprouvée subjectivement par le souffrant.
La souffrance est aussi un appel à la contribution, qui résonne et fait fonctionner des dimensions émotionnelles et spirituelles de la part de chacune et chacun, afin de l’apaiser autant que possible. Etre privé de cette dimension trans-personnelle du rapport à la souffrance de l’autre qui existe en nous, peut provoquer des réactions en chaîne dans la santé psychologique de toute une société. Nous sommes tous nés vulnérables. L’humain doit dès la première seconde de son existence être pris en charge par ceux qui l’aiment.
Ériger des systèmes qui ignorent ou prétendent ignorer ces vérités et leurs ramifications évidentes, et vendre l’illusion de l’individualisme comme solution, revient à habituer les gens à perpétuer et maintenir un mensonge ontologique, qui est comme tirer un ressort tendu qui va sûrement claquer sur les doigts des organisateurs de telles aventures  inhumaines.
Le virus du Corona malgré sa virulence, n’est qu’un exemple dans la multitude des retombées de la catastrophe climatique, que la communauté globale doit confronter.
L’Afrique est perçue par le monde comme une île de résistance devant l’assaut de ce fléau.
N’oublions pas que la Malaria à elle seule fait en Afrique des centaines de milliers, jusqu’à des millions de victimes chaque année, parmi lesquels de nombreux enfants. Si nous étions aussi capables de trouver une solution pour la Malaria en Afrique avec le même élan que celui qui se déploie avec zèle lorsqu’il s’agit du Covid-19. Les Africains aimeraient être entendus, et leurs questions, quand à l’injustice dans ce rapport évidemment basé sur l’inégalité, attendent toujours une réponse. Apparemment les Africains sont toujours soumis à des standards de validation qui ne sont requis de personne d’autre.

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