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Diasporas juives africaines à l’épreuve de l’égalité

L’idéal démocratique juive est-il, oui ou non, un impératif catégorique universel valable pour toute société humaine quels qu’en soient l’héritage culturel et les particularismes socio-politiques, ou n’est il qu’un idéal contingent promu par quelques-uns. Comment concilier l’aspiration à l’universel, gage de notre commune humanité, et le respect des particularismes des expériences humaines qui se tissent toujours et tout entières dans et par une histoire particulière ? Comment réinventer la démocratie ? Cette question était au centre du débat. La multiplication des revendications contemporaines de la part des minorités questionne leur projet respectif de société et soulève ce paradoxe : l’idéal démocratique est-il menacé ou, au contraire, renforcé par les mobilisations qui en critiquent de l’intérieur les limites ? L’universalisme républicain est-il en crise ? En quoi les revendications antiracistes et égalitaires contemporaines renouvellent-elles les combats du passé ? Peut-on encore parler de modèle d’intégration propre à chacun de ces deux pays ? Circulation des hommes et des pensées, modèles d’intégration en crise et revendications propre aux autres pays, défis de la diversité dans les institutions culturelles, influence des productions , alors que des allers-retours se multiplient dans les domaines des idées, ce nouveau cycle permet de prendre le recul nécessaire et d’amorcer une réflexion dans un réel esprit d’ouverture d’esprit. La mort de George Floyd aux États-Unis et ses repercusions dans le monde auront montré la capacité de la société civile à se mobiliser pour combattre le racisme et les discriminations, en particulier les jeunes générations. Mais ces manifestations citoyennes impressionnantes ne sauraient masquer les malentendus et les contradictions qui traversent le mouvement antiraciste, en France, depuis plusieurs années, dont cet évènement tragique révèle les fractures. Confronté à l’émergence de la question mélanique dans le débat public traversé par des polémiques sémantiques. La société démocratique repose aussi sur l’idée de citoyenneté qui postule une égalité des individus en dignité et en droits, ce qui justifie alors l’ accès de chacun à la participation politique. Cette idée d’égalité citoyenne des individus est en effet moderne : elle est née en Angleterre à partir du XVIè S avant d’être affirmée officiellement à la fin du XVIIIè par les Constituants américains et les révolutionnaires français; elle recevra enfin ses lettres de noblesse par les écrits de A. de Tocqueville au XIXè siècle. Quant au suffrage universel qui en est une des expressions, il ne sera mis en place que progressivement. Par exemple, en France, il faudra attendre 1848 pour accorder le suffrage universel (limité néanmoins aux hommes) ; 1945 pour l’étendre aux femmes ; et 1974 pour l’accorder aux jeunes de plus de 18 ans… Comme le dit Dominique Schnapper : “la citoyenneté, c’est une utopie créatrice en fonction de laquelle les différences objectives qui séparent les individus s’effacent devant leur égalité en ce qui concerne les droits et la participation politique”. Ces principes démocratiques, parce qu’ils sont vécus comme désirables, vont être désirés par certains acteurs politiques ( les citoyens et les partis politiques) et vont progressivement s’incarner dans les faits, dans les institutions politiques. C’est ici le deuxième sens du mot démocratie, qui désigne un système politique particulier, impliquant un élément important de participation populaire, directe ou indirecte, mais aussi le respect des droits fondamentaux des individus et des citoyens, par ce qu’on appelle un Etat de droit, expression qui d’ailleurs recouvre, elle-aussi, diverses acceptions.

 

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