Dans tous les débats et les dérives de ces débats sur la notion du Judaïsme, le thème qui est discuté est toujours celui de tolérance. Le Judaïsme n’est pas concentré sur l’idée d’établir une nation différente. Cette conception du Judaïsme est celle vue par les antisémites avec comme modèle Haman, le méchant caractère du Livre d’Esther. A l’époque de la domination perse de la Judée, le roi Assuérus avait pour conseiller un homme dénommé Aman, qui détestait le peuple juif et avait résolu de faire exterminer tous les Juifs de Perse. Sa colère contre les Juifs venait, entre autres raisons, du refus d’un éminent juif, Mardochée, de s’incliner devant lui de façon idolâtre. Or une jeune et belle épouse d’Assuérus, Esther, était elle-même issue du peuple juif et parente de Mardochée, bien que s’étant beaucoup éloignée de ses origines. Mardochée alerta la jeune femme sur les dangers encourus par les Juifs, et lui rappela qu’elle-même ainsi que toute sa famille était concernée par la résolution du cruel Aman. Esther, effrayée, révéla à Assuérus son appartenance au peuple d’Israël et le conjura de faire annuler l’ordre de massacrer les Juifs de Perse. Le roi accorda aux Juifs le droit de s’armer pour se défendre, ce qu’ils firent avec succès. Depuis lors, la fête de Pourim célèbre cette victoire. La culture Juive voit dans le rôle de la femme, une continuité, et ainsi tout enfant né d’une femme juive est Juif. Si cette mère est une femme chinoise, africaine ou bolivienne qui a adopté le Judaïsme n’a aucune importance. Ses enfants liront le récit de la sortie d’Egypte comme les autres enfants Juifs, et font maintenant partie de la descendance d’Abraham, liés à la même promesse. Ceux qui ne comprennent pas cela, ne comprennent ni Judaïsme, ni la descendance d’Abraham. L’enfant de la femme Juive n’a pas besoin de témoigner de dogme pour être accepté en tant que Juif dans sa société. De facto, il est dans la continuité culturelle de sa maman. Ceci est encouragé afin que la conscience et la mémoire soient établies dans le respect de la femme, qui est souvent la plus négligée et la plus brutalisée dans l’histoire de l’imperfection humaine. Le Judaïsme est une résistance contre les forces de l’abrutissement de masse. Il est né, et s’est développé pendant des millénaires, dans la position de récipient de blessures sociales, de coupures culturelles, de persécutions répétitives, et d’obsessions antisémites. Ceci a fait de l’humanisme la priorité urgente du Judaïsme. Une priorité qui se révèle être constamment significatrice pour tous les êtres humains, historiquement, et ontologiquement.
Dans le Judaïsme, il n’existe ni ethnie, ni race.
