Les Africains qui risquent leur vie pour arriver en Europe fuient la violence sociale et la guerre. Ils ne fuient pas la pauvreté. Ce n’est que l’insécurité qui accompagne la pauvreté qui les pousse à la décision de quitter leur terre natale pour des paysages inconnus.
Avoir une existence vétuste est un fait auquel on peut s’adapter. Si la vie n’est pas menacée, on peut se suffire de peu, et subsister en espérant des jours meilleurs. Mais vivre sous la menace constante de la violence meurtrière, ou de la violence sociale, n’est pas la même chose. Les deux sont liées. Les guerres déstabilisent les pays et rendent la mobilité sociale très difficile, voire impossible. Dans trop de pays Africains la guerre sévit en dépit des appels d’organismes humanitaires qui presque tous les jours font état d’exactions injustifiables. La région du Kivu en Afrique Centrale à vu des millions de victimes depuis les années 90. La région du Lac Tchad est toujours en proie aux attaques de Boko-Haram. La région du Mali voit encore des bains de sang. En plus de cela, la ou il n’y a pas de guerre, trop de pays Africains, du Nord au Sud, voient des enlèvements à main armée, sans parler des attaques liées au culte, ou on vent des parties humaines pour pratiquer des superstitions ignobles, choses qui font la une des actualités locales. La brutalité fait partie du décor post colonial. Cela prend du temps pour réaliser après des siècles de propagande raciale que nos semblables sont respectables. Les cicatrices du passé n’ont pas encore guéri. Bien sûr cette violence est une honte pour tout Africain qui se respecte. Ces situations intenables poussent ceux qui veulent simplement rester vivants, à quitter leurs pays pour de nouveaux rivages.
Il est incompréhensible de ne pas pouvoir comprendre, ceux qui fuient la persécution et l’atteinte à la vie. Si l’argent, et l’attention médiatique, qui sont mis à disposition pour nier par la publicité les droits de ces migrants a la survie, était investi et utilisé pour renforcer la sécurité de base des habitants de ces pays, tout changerait. Chaque gouvernement est chargé de sécuriser la survie de ses citoyens. Dire que c’est la première priorité d’un gouvernement est une évidence qui ne peut être niée. Aucun autre sujet en ce qui concerne l’Afrique ne mérite autant d’attention que l’insécurité. La crise migratoire n’est en fait qu’un des nombreux symptômes de l’insécurité sur notre continent. Mais c’est le seul qui semble concerner les pays occidentaux qui doivent accueillir ceux qui fuient l’inhumanité de la violence. Si ces pays veulent vraiment remédier à la crise migratoire, ils doivent se pencher sérieusement sur ses causes. Elles sont au nombre de deux. La guerre et la violence sociale. Il n’existe pas de troisième cause. Même les problèmes associés au changement climatique ne deviennent inquiétants, dans notre cas, que s’ils sont exacerbés par la guerre. Un gouvernement qui subit des agressions armées n’est pas à même de prioriser les modifications nécessaires dues au changement climatique. La crise migratoire est due à l’oppression de l’homme contre l’homme. Seules la Paix et la Justice peuvent répondre à cette crise. L’Europe et les États Unis sont ils prêts à investir dans la stabilité, autant qu’ils le sont dans le profit tiré des ressources, du continent Africain? Là est la véritable question.