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Connaître les autres et leurs langues

L’avantage de la connaissance sur l’ignorance n’est pas à prouver.
Il doit être possible d’admettre que le repli nationaliste est souvent une manière de déguiser l’échec intellectuel face à la simple nécessité d’apprendre des nouvelles langues et de nouveaux contextes culturels.  La peur de l’autre en tant qu’étranger peut venir d’une peur de confronter nos limites intellectuelles. Nos propres mythes sur l’autre sont plus confortables que la nécessité d’étudier et de développer nos connaissances. Les politiques qui tirent profit de ce rapport réel à l’ignorance cherchent à confirmer les angoisses crées par le manque de connaissances, au lieu d’aider le public à avoir accès à une éducation plus riche.  La peur des membres de cultures étrangères vivant dans notre pays est souvent le ressenti d’une inégalité en matière de connaissances, une jalousie inconsciente du fait que l’étranger a fait l’effort de nous connaître et d’apprendre notre langue et nos coutumes. Sommes-nous capables de faire la même chose? Pouvons-nous apprendre une nouvelle langue, étudier une nouvelle culture?
La Chine connaît la culture occidentale. Mais les occidentaux connaissent-ils la culture chinoise?  Y a t-il quelque chose capable de remplacer l’amour de la connaissance?
Si le public n’est pas motivé à s’informer de nouvelles choses, mais n’est amené qu’à confirmer ses préjugés, il ne faut pas s’étonner du décalage entre ses demandes et la réalité.  La recherche de simplification dans le discours politique est comme une admission que le niveau de la conversation a chuté.  Quand des prétendus philosophes prônent un retour au nationalisme en mâchant pour le public des cultures-civilisations en quelques phrases cyniques au lieu de les motiver à s’informer, nous sommes dans la glorification de la paresse intellectuelle et du paraître.  Chacun nous donne son idée romantique de la nation, cherchant quelque chose de simple et d’irréductible, comme le mythe du sang ou celui de la terre.  Mais ces mythes n’ont rien qui bousculent véritablement l’ignorance. Ils sont des refuges pour les paresseux.  Apprendre une nouvelle langue est un acte transformateur et révolutionnaire dans un monde qui risque de perdre son courage affectif, sa possibilité à aller vers l’autre. C’est la manière la plus simple de résister activement à la mystification.  Étudier l’Hébreu et le Talmud est la meilleure arme contre l’anti sémitisme. Étudier les langues et cultures africaines est la meilleure manière de contrer la déshumanisation des africains.  Étudier les cultures matriarcales est essentiel pour défendre la cause des femmes dans le monde.  Notre opinion ne compte pas autant que notre connaissance. C’est quand nous sommes connaissant de l’autre que notre opinion commence à compter.
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