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Cheikh Anta Diop, Joseph Ki-Zerbo et Denis Mukwege.

Les grands intellectuels Africains font-ils de bons hommes politiques ?
Malheureusement non , le constat est clair et alarmant .
Les intellos surtout les grands instruits d’une mission d’œuvrer
politiquement pour les autres . D’ailleurs , il existe tout un éventail de sciences
à cet égard mais pour un résultat médiocre.
Les évènements et le quotidien , montre clairement que les cours universitaires ne se fondent pas souvent devant les réalités du terrain . En prenant le cas de l’Afrique ,
nous avons cru naïvement que lorsque nous aurions assez de docteurs au km² nous deviendrons de facto des nations développées et modernes . Le constat fut amer et la pilule ne passe toujours pas .
Nous avons juste considérablement augmenté le nombre d’opportunistes qui à travers la politique et les sciences politiques sont prêts à nous faire tout gober .

1. Cheikh Anta Diop n’est pas seulement l’éminent historien, linguiste,
physicien et égyptologue que l’on connaît.
Il est aussi un éminent penseur politique
En 1946, alors jeune bachelier, Cheikh Anta Diop débarque à Paris. Il milite au sein de différentes organisations étudiantes, en particulier dans l’Association des étudiants du Rassemblement Démocratique Africains (AERDA) dont il devient le secrétaire général entre 1951 et 1953. En 1954, il publie Nations nègres et cultures, « le livre le plus audacieux qu’un nègre ait jusqu’ici écrit et qui comptera, à n’en pas douter, dans le réveil de l’Afrique », selon les mots de Césaire dans son Discours sur le colonialisme (Césaire, 1955 : 21). Deux ans plus tard, il participe au premier Congrès des écrivains et artistes noirs à la Sorbonne puis, en 1959, à sa seconde édition à Rome. En 1960, il soutient sa thèse. Profondément novateurs, notamment par l’étendue des champs qu’ils couvrent, ses travaux procèdent d’un réel décentrage épistémologique que l’on qualifierait aujourd’hui de décolonial (Tumultes, 2019). En 1960, « l’année des indépendances », il rentre au Sénégal. Il publie cette année-là Les Fondements économiques et culturels d’un état fédéral d’Afrique noire. Ce livre est conçu comme un manifeste. Le premier des quinze points qu’il développe à la fin de cet ouvrage, et qui vont constituer « l’essentiel des programmes » des deux partis qu’il crée successivement, concerne la restauration de la conscience historique pour les populations africaines . Le cinquième de ces points, propose de « faire basculer l’Afrique Noire sur la pente de son destin historique une fois pour toutes ». D’une manière générale, que ce soit le thème des formes de représentations politiques, la question de l’industrialisation du continent, de ses sources énergétiques ou encore l’enjeu d’une armée moderne et souveraine, soixante ans plus tard, ces thématiques restent actuelles. Cheikh Anta Diop s’inscrit ainsi comme un des penseurs panafricanistes francophones les plus féconds et ce numéro de Revue d’histoire contemporaine de l’Afrique entend d’abord mieux identifier les généalogies théoriques et politiques dans lesquelles il s’inscrit.
L’activité de Diop, à la fois intellectuelle et militante, se déroule dans une période
d’effervescence politique. En juin 1960, le Sénégal accède à l’indépendance dans le cadre de la Fédération du Mali. En août, le parti le plus à gauche sur l’échiquier politique sénégalais, le Parti Africain de l’Indépendance (PAI), est interdit par le président du Conseil Mamadou Dia, lui-même « éliminé » par le président de la République Léopold Sédar Senghor lors de la crise de décembre 1962. Différentes formes d’autoritarisme et de répression se mettent en place, auxquelles s’opposent de nouvelles résistances. En juillet 1961, Cheikh Anta Diop lance son premier parti, le Bloc des Masses Sénégalais (BMS). Il est emprisonné pendant un mois en juillet 1962 avant que le BMS ne soit interdit – alors que face à cette répression qui s’abat bon nombre de membres du bureau du parti ont rejoint l’Union Progressiste Sénégalaise de Dia et Senghor. En novembre 1963, il crée donc un nouveau parti, le Front National Sénégalais (FNS) qui, n’ayant pas obtenu de récépissé gouvernemental, n’aura jamais d’existence légale (Rassemblement National Démocratique, 1999). Les années qui suivent correspondent au développement de l’hégémonie de Léopold Sédar Senghor, dont les divergences philosophiques et politiques avec Cheikh Anta Diop ont donné lieu à plusieurs écrits. Au printemps 1968, notamment porté par les étudiants, le Sénégal connaît une situation quasi
insurrectionnelle qui voit le régime de Senghor vaciller . Diop ne semble pas prendre part à ce soulèvement et on en sait peu, d’ailleurs, sur ses réactions face à cet événement. Une histoire sociale de ces luttes, de la fin des années 1950 à 1968, reste à écrire. En proposant de s’intéresser au travail quotidien du militant Cheikh Anta Diop, et des camarades qui l’entourent, en restituant l’épaisseur de ce contexte politique, ce numéro permettra ainsi de s’interroger sur ce qui apparaît, à différents moments, comme des rendez-vous manqués pour la gauche sénégalaise.
La période postérieure au « mai 68 sénégalais » voit un éclatement de l’opposition issue du PAI – clandestin depuis 1960 mais qui restait particulièrement actif – en plusieurs partis, se réclamant du trotskysme et plus encore du maoïsme. En réponse à ces mobilisations, Senghor va autoriser en 1976 un multipartisme partiel limité à trois courants, le « marxiste-léniniste » de Majhemout Diop et du Parti Africain de l’Indépendance, le « libéral », incarné par Abdoulaye Wade et le Parti Démocratique Sénégalais, et enfin le « socialiste » du Parti Socialiste dont il est le représentant. Cheikh Anta Diop crée un nouveau parti, le Rassemblement National Démocratique (RND) qui ne sera autorisé officiellement qu’en 1981 après le départ de Senghor de la présidence. Étudier ce moment est particulièrement instructif pour comprendre l’émergence d’un champ politique sénégalais, dont le personnel politique actuel est d’ailleurs en partie issu[4], mais aussi pour saisir la transformation des registres d’actions militantes , qui se déroulent notamment via la culture. Diop est finalement élu au parlement comme député en 1983 mais refuse de siéger face à ce qu’il juge être des fraudes électorales. Mais alors que son influence, liée peut-être plus à son activité scientifique que politique, ne cesse de croître un peu partout sur le continent africain et même aux états-Unis, Diop décède brutalement d’une crise cardiaque en février 1986 à Dakar.
Durant sa vie, Cheikh Anta Diop a ainsi produit un discours sur l’histoire tout en l’adaptant à une praxis militante au Sénégal. Ainsi, alors qu’il n’a jamais eu à exercer le pouvoir, à l’inverse d’autres figures africaines tutélaires de la seconde moitié du XXème siècle, Patrice Lumumba, Nelson Mandela ou Thomas Sankara pour ne citer qu’eux, Diop reste aujourd’hui une icône pour une partie de la jeunesse activiste en Afrique et au-delà. En questionnant les ressorts épistémologiques de la biographie politique en Afrique, ce numéro entend solliciter des articles éclairant le rapport aux organisations politiques de Diop à différentes périodes de sa vie, depuis la métropole avant 1960 et à partir du Sénégal après. À partir de la trajectoire d’un « militant » et non d’un « héros » (Fouéré et Charton, 2013), il s’agit aussi de proposer un regard neuf, dans cet espace, sur la périodisation du fait militant entre les années 1940 et le milieu 1980. Les articles attendus pourront osciller entre des aspects inédits du parcours de Diop et des études sur sa pensée politique et ses actions militantes. Au-delà de la trajectoire personnelle de Cheikh Anta Diop, ce numéro appelle en parallèle des contributions sur des figures, des pensées politiques, des organisations, des manières de militer au Sénégal, et au sein des diasporas africaines en Occident. Loin d’être un numéro hommage, ce numéro de RHCA entend apporter un éclairage critique sur une personnalité majeure du XXème siècle en Afrique, en traçant les apports et les limites de son action politique comme en en éclairant plus précisément le contexte.
2. Joseph Ki-Zerbo
Son parcours politique commence en 1958, où il crée à Dakar, avec plusieurs autres personnes un nouveau parti politique : le Mouvement de Libération Nationale (MLN), mouvement panafricain qui promeut notamment l’indépendance totale de l’Afrique, la création des Etats-Unis d’Afrique et l’adoption d’un socialisme adapté aux réalités africaines. Le MLN s’est ainsi positionné contre la création d’une Communauté franco-française, proposition formulée dans le cadre de la nouvelle constitution française, et dont l’ambition était de succéder à l’Union Française, organisation politique qui liait la France et son empire colonial.
Joseph Ki-Zerbo est un historien et homme politique burkinabè né le 21 juin 1922 à Toma (Haute-Volta, aujourd’hui Burkina Faso) et décédé le 4 décembre 2006 à Ouagadougou.
Après avoir passé son baccalauréat à Bamako, Joseph Ki-Zerbo suit des études d’histoire à Paris. Il soutient sa thèse de doctorat à l’Institut d’études politiques de l’université de Paris. Ki-Zerbo devient professeur des Universités. Il est l’un des plus grands penseurs de l’Afrique contemporaine. Il enseigne à Orléans, à Paris puis à Dakar en 1957.
Une personnalité politique était une personne impliquée dans la vie politique. Plusieurs synonymes sont également employés, tels que femme politique, homme politique ou un ou une politique.
Les mots politicien et politicienne sont également couramment utilisés, en particulier au Canada et en Suisse, mais peuvent présenter une connotation péjorative dans d’autres pays de la francophonie. En effet, il s’emploie parfois pour parler de quelqu’un qui ne vit que de ses fonctions politiques et fait preuve d’une grande habileté dans les intrigues de la vie politique. Lorsqu’une personnalité politique exerce les plus hautes fonctions exécutives, elle est connue en tant qu’homme ou femme d’État
3.Denis Mukwege
Denis Mukwege est une personnalité à part dans le paysage intellectuel et politique africain. S’il est visible sur le plan médiatique aujourd’hui …
Présidentielle: pourquoi pas Mukwege ?
C’est dans l’air du temps. L’hôpital de Panzi ne dégageait plus que l’odeur de médicaments. Ce centre hospitalier spécialisé notamment dans la réparation des femmes victimes de viols exhalait un parfum de candidature au top job de la République.
Dr Mukwege est perçu comme virtuellement candidat à l’élection présidentielle.
A l’ère et à l’heure des NTIC, de la virtualité à la réalité il n’y a plus qu’un pas que le célèbre gynécologue paraît avoir franchi. C’est dans l’air du temps.
Habitué, profession oblige, à consulter et à être consulté, Denis Mukwege se trouve ipso facto en état d’être ausculté par tous les Congolais. Mais pour quel résultat ?

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