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Changement climatique en Afrique au coeur du débat

A l’aube du XXIe Siècle, l’humanité se trouve soudainement et tragiquement confrontée à des questions de survie, dû au caractère imprévisible des conséquences de pratiques polluantes pour l’environnement, à l’échelle globale. En tant qu’Africains, nous devons contribuer notre perspective, sur le questionnement suscité par cette urgence.
Il ne fait aucun doute que cette problématique éveille en nous le sujet de la confrontation entre les sociétés indigènes et le monde industriel, auto-proclamé civilisé.
La profusion de technologies insouciantes des conséquences pour l’environnement, est la marque de notre temps. Contrairement aux cultures indigènes, nombreuses en Afrique, qui ont préservé leur environnement naturel pendant des millénaires, il aura fallu à peine 4 Siècles de ‘civilisation industrielle’ pour menacer d’extinction l’espèce humaine dans sa totalité. Une confrontation historique se fait entre ces deux pôles de la culture, l’un favorisant la rupture de dépendance à la Nature, et l’autre qui veut vivre et prospérer, non seulement survivre, au sein de son environnement naturel. Pour les cultures indigènes, Culture et Nature sont intimement liées. Tenter de les séparer est irresponsable, l’être humain fait partie d’un tout, il est façonné holistiquement et la culture des sociétés indigènes ne fait que le refléter. Cependant les sociétés indigènes sont absentes de la discussion ou leur perspective est vitale. Pourtant ce sont eux les êtres humains qui ont le savoir et l’expérience de vivre des millénaires à proximité de l’environnement sans endommager celui ci. Tant que les décideurs du climat ne seront pas à l’écoute des cultures indigènes, tant qu’ils n’admettront pas que ces cultures indigènes sont dans la position d’enseignants et de guides indispensables par rapport à eux dans ce domaine, la bataille de la survie de l’humanité sur terre ne sera pas gagnée. La réduction de la planète à un marché, et de ses espèces vivantes à des marchandises modifiables, a des conséquences que seuls les cyniques ignorent ou feignent d’ignorer. Elle ne rentre pas en compte dans leurs calculs, mais c’est cette erreur qui est la plus coûteuse pour tout le monde.En sous estimant systématiquement les cultures indigènes dans ce débat, les spécialistes du climat ne font qu’enfoncer le clou de l’impasse dans laquelle ils se sont mis, plus profondément. La crise du climat devrait être renommée pour être comprise.
Clash entre cultures indigènes et industrielles. C’est ici que tout se passe.
Le réflexe de chercher des réponses ailleurs que dans le miroir est ce qui nous a conduit à ce stade de notre histoire. Ce n’est pas la faute du soleil, ni de la terre.
C’est le résultat d’une arrogance très humaine, qui devrait être résolue après la puberté.
Le fait que cette arrogance est aujourd’hui notre spectacle global devrait nous faire tous réfléchir. La planète que nous ont laissé les anciennes cultures était généreuse et abondante. Les cultures indigènes ont aussi formulé des enseignements qui poussaient et inspiraient au respect de cette abondance, dans ses multiples aspects.
Parmi ces sociétés indigènes, les cultures matriarcales doivent s’exprimer, plus que jamais. La violence et la domination sont des traits patriarcaux pour lesquels il faut une réponse venant de l’autre aspect de la conscience collective, la perspective matriarcale.
Quand le mauvais conducteur est au volant, il faut d’abord mettre à sa place celui dont nous avons la preuve qu’il sait conduire. Dans quel état était la planète quand elle était au mains des cultures en majorité matriarcales indigènes? Ce sont ces cultures qui ont maintenu la présence humaine depuis le commencement jusqu’à nos jours, en harmonie avec la Nature. Les cultures guerrières ont toujours menacé l’ordre naturel.
Aujourd’hui elles menacent celui-ci d’annihilation. Dans un tel moment il nous faut écouter la voix de la sagesse, et la distinguer de celle de la moquerie adolescente.
Il faut passer le micro aux femmes Africaines. C’est leur univers qui est menacé.
Des vérités évidentes ont besoin d’être remises sur table.
Celles qui nous ont transmis avec tant d’attention les traditions qui nous lient à notre monde, et comment nous sommes tenus à respecter cette conscience, ont été mises en position d’infériorité. Mais avec le recul que nous donnent les erreurs, nous voyons plus clairement ce que ces mères indigènes savaient depuis toujours, et ce qui est tout simplement bon pour nous, leurs enfants. Le cœur du débat sur le changement climatique se trouve dans le rapport de violence que les sociétés industrielles ont avec les cultures indigènes. Ces cultures dans ce rapport représentent malgré elles l’environnement naturel dans le regard des industrialisés. La manière avec laquelle l’environnement naturel est traité sera éventuellement reflété et appliqué aux sociétés indigènes, avec violence et mépris. Les conséquences morales et sociales du silence imposé par les cultures patriarcales et industrielles à l’autre côté du dialogue, se manifestent à nos yeux.
Le déséquilibre évident dont nous témoignons, pertes de milliers d’espèces animales vivantes, pollution et perte d’espaces forestiers, empoisonnement des océans et autres phénomènes, sont tous liés aux activités humaines typiquement industrialisées.
Le manque de consultation ou plutôt le dédain accordé aux sociétés indigènes dans ce débat qui les concerne profondément, a permis ce déraillement de locomotive folle qui nous menace tous sans différence.

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