Rabbi Shimon Bar Yohai est le maître du Judaïsme qui, après un intervalle unique dans l’histoire de son peuple, a permis de faire revenir la pratique du Shabbat, de la circoncision, et des décomptes du calendrier lunaire des mois, le Rosh Hodesh.
Pendant 13 ans ils furent bannis par les autorités romaines, à la suite des persécutions qui durèrent jusqu’à l’époque de Lucius, quand des millions périrent pour le crime de pratiquer le Chabbat, de circoncire leurs fils, ou de compter les mois lunaires.
Sans ces trois axes, il n’y avait pas de Judaïsme authentique qui puisse exister. Treize années d’absence risquaient d’oblitérer la memoire et le sens de cet héritage ancestral sacré.
Par le biais de ces interdits, l’autorité de Rome comptait détruire les fondations de l’indépendance culturelle de tout un peuple, dont la présence s’étendait déjà depuis l’Egypte à la Syrie, et tout le long de la Méditerranée.
Pour faire revenir la pratique de ces lois devenues interdites par Rome sous peine de mort, Rabbi Shimon dut voyager jusqu’à Rome, pour plaider au nom de son peuple devant le nouvel empereur, qui succéda au pouvoir quand celui qui décréta les lois antisémites finalement mourut à la fin des treize années.
Rabbi Shimon fit le trajet pour parvenir à Rome depuis le Moyen Orient, en passant par l’Afrique du Nord et l’Espagne, comme le relate le Talmud Yeroushalmi.
Durant ce periple historique et décisif, des académies furent établies du vivant du Maître, dont l’enseignement essentiellement oral fit surface par écrit quelques siècles plus tard, quand il fut transcrits à partir de divers manuscrits sous le nom de Sefer haZohar, au Maroc.
(Voir l’introduction de Or haHama de R. Abraham Azoulai.)
Rabbi Shimon Bar Yohai est aussi la figure centrale des « Nistarot haRashbi », un Midrash qui décrit une prophétie révélée au Maître dans la cave ou celui ci se cachait, par le prophète Elie.
Lag BaOmer commémore deux choses. La déclaration de Paix après une longue guerre extrêmement cruelle, qui tua des millions de croyants, et parmi eux 40.000 maîtres de différentes académies, tous des élèves illustres du grand Rabbi Akiba, lui même martyrisé durant cette guerre.
La même occasion de Paix célèbre Rabbi Shimon, un des principaux élèves de Rabbi Akiba. Rabbi Shimon fut miraculeusement épargné du sort tragique de ses collègues. Non seulement Rabbi Shimon parvînt-il à résister et à survivre durant les années de guerre, mais il réussit à renverser les décrets des romains et ainsi à retourner les 3 axes principaux du Judaïsme pour la pratique desquels des millions avaient peri dans des guerres d’intolérance et de persécution.
Rabbi Shimon etait un vaillant critique de Rome, qui pour son esprit insoumis fut condamné à la peine de mort, et pour éviter ce sort dut se réfugier dans une cave des montagnes de la Galilée pendant 13 ans.
C’est durant ces années que le Prophète Élie se révéla à Rabbi Shimon, et que l’esprit du Maitre fut illuminé au plus haut niveau accessible à l’âme humaine, avant que celle ci ne soit transfigurée en archange, selon la tradition Juive.
Cependant, ce n’est pas la tranquillité méditative qui entourait cette cave, où le Maitre trouva l’illumination.
Autour de cette cave, la persecution, la famine, l’injustice et les pleurs d’incompréhension par milliers, résonnaient dans le monde.
C’était la réponse à une misère humaine réelle que le Maitre cherchait, et non pas l’accès à une paix égoïste, insensible à l’autre, dans un univers élitiste et réservé aux « premières classes ».
Adhérant de la voie de Hillel, le fondateur de l’école que suivait Rabbi Akiba, Rabbi Shimon était proche du simple peuple, et voulait tout d’abord apaiser ses souffrances.
Comme à son époque le Prophète Elie fuyant les persécutions de Jezebel, trouva le silence dans une autre cave, avant d’entendre la Voix prophétique l’appeler, Rabbi Shimon dans sa cave dit trouver en lui même, dans ses univers intérieurs, la réponse aux mystères de l’existence, non seulement pour répondre aux besoins des âmes de son temps, mais aussi pour les générations à venir.
Lag BaOmer célèbre le don inestimable des enseignements du Sefer haZohar.
Ce que Lag BaOmer commémore
