Longtemps confiné dans le monde des affaires où il a bien réussi dans les télécommunications, Avi Gabbay, né en Israël de parents marocains, a viré en politique où, là aussi, il a percé sans rien perdre de ses principes. Il est considéré aujourd’hui comme un sérieux prétendant à la direction du pays, après avoir réussi à prendre celle du parti travailliste. Dans cette interview exclusive qu’il a accordée à L’Observateur du Maroc et d’Afrique, il dévoile le fond de sa politique et appelle à une paix qui assurerait la stabilité de la région. Et n’oublie pas de faire un clin d’œil au pays de ses origines. Extraits concernant le processus de paix.
L’Observateur du Maroc et d’Afrique: La sécurité de l’État d’Israël demeure la préoccupation principale de tout gouvernement et les dernières attaques aux roquettes à
partir de Gaza posent un réel défi à l’Exécutif,
à l’armée et la population la plus vulnérable. Comment votre parti compte-t-il traiter cette question ?
Je soutiens l’armée israélienne, dirigée par le lieutenant-général Eizenkot, dans son action concernant Gaza. Nous devons rester vigilants et prêts à contrer l’agression du Hamas tout en nous employant à maintenir le calme au niveau des frontières.
Depuis que le Président américain Donald Trump a déclaré sa reconnaissance de Jérusalem en tant que capitale de l’État d’Israël, les USA ne sont plus admis par les Palestiniens comme un partenaire de paix.
Quelles en sont les conséquences sur le processus de paix ?
Je ne suis pas d’accord avec votre évaluation. Les États-Unis ont toujours été un partenaire dans la paix et continueront à jouer ce rôle. Cependant, la paix doit provenir d’un processus qui renforce la confiance entre les deux parties et entre les deux dirigeants. La première étape de ce processus nécessite que les Palestiniens mettent fin à la provocation parce qu’elle est antisémite. L’incitation à la violence mène à des attaques terroristes et éloigne plus la population israélienne de la paix.
Il semble que les relations entre les USA et Israël sont meilleures avec une administration républicaine qu’avec une administration démocrate. Qu’en pensez-vous ?
Israël reste une question bipartite pour les Américains. D’ailleurs l’histoire nous enseigne que des défis ont été relevés et des réalisations accomplies sous les deux administrations, démocrate et républicaine.
Comment comptez-vous faire revivre les pourparlers de paix, aujourd’hui en stand-by ?
Je crois qu’il faut commencer par instaurer la confiance. Les Palestiniens doivent d’abord arrêter l’incitation à la violence. Israël peut également prendre des mesures qui sont dans notre intérêt, telles que l’interruption de la construction de plus de colonies sur les collines de Judée et de Samarie, et la glorification de ces colonies éloignées.
L’Autorité palestinienne est-elle pour vous un partenaire crédible pour les négociations de paix ?
Nous ne choisissons pas les représentants des Palestiniens. L’Autorité palestinienne est le partenaire avec lequel nous devons négocier la paix.
Pensez-vous que le conflit est israélo-palestinien, israélo-arabe ou israélo-pays musulmans?
Je laisse les théories et les analyses académiques aux professeurs d’universités. Je crois que la paix peut contribuer à assurer notre sécurité à long terme et que la grande majorité des Israéliens cherchent la paix.