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Ari Zal et l’épidémie de Safed

Vivant au 16ème siècle à Safed, et né en Egypte, Rabbi Isaac Louria était le maître de sa génération dans les enseignements du Zohar.
Dans Shibhey haAri, la biographie du Ari, une histoire est racontée qui dit qu’au milieu d’un enseignement, le Ari dit subitement à ses élèves qu’une épidémie allait rapidement arriver à Safed, dans les prochains jours si une action urgente n’était pas accomplie.
Quand ses élèves lui demandèrent de quelle action il s’agissait, le Ari leur répondit qu’il fallait donner la Tsedaka (la charité) de toute urgence aux plus démunis.
Il leur commanda alors d’aller chez un pauvre de la ville dont il leur dit le nom et expliqua que cet homme était en état de détresse et que sa complainte au Ciel pouvait attiser les jugements sur la ville.
Les élèves firent ce que le Ari ordonna, allant chercher parmi les ruelles de Safed où habitait cet homme, et finirent par trouver sa demeure. Avec des actes et des paroles charitables pour le consoler, ils obtinrent de lui qu’il pardonne à la ville.
Comme l’avait prévu le Ari, l’épidémie arriva aux abords de Safed mais stoppa dans les villages voisins.
La Tsedaka avait sauvé la ville de Safed.
À l’opposé de ceux qui pensent qu’il n’y a rien d’autre à faire qu’accepter le tournant du destin quand une épidémie frappe, le Ari prend une position pro-active et établit une cause spirituelle claire pour nous dire où regarder dans de telles circonstances. Le Ari n’hésite pas à nous montrer que la source du fléau est l’injustice sociale, qui est une réalité terrestre et pratique, à laquelle l’esprit égoïste refuse de faire face.
La cause spirituelle selon le Ari est devant nos yeux, les délaissés que la société ne soutient pas, les personnes âgées, les sans abris, les migrants de la misère et de la guerre qu’on refoule aux frontières, les familles séparées par des murs, le profit tiré du labeur des plus pauvres qui fabriquent dans des conditions proches de l’esclavage des produits de consommation pour les pays de leurs ex maîtres coloniaux, tous ces spectacles d’injustice flagrantes et cependant refoulées, créent le danger d’une épidémie ravageuse et aveugle, c’est ce que veut nous apprendre ce grand maître du Zohar.
Selon lui, et les autres grands maîtres de cette tradition Marocaine, ce qui nous arrive en tant qu’individus ou communautés, est lié à nos actions et à nulle cause extérieure.
Chaque événement doit nous conduire à cette réflexion, car elle concerne notre élévation spirituelle, la raison de notre expérience existentielle.
Prendre responsabilité n’est pas la même chose que cultiver la culpabilité. La distinction est importante à faire: la culpabilité accepte passivement les choses, mais la responsabilité est active et les change.
Le Ari nous dit que la misère et l’injustice engendrent les fléaux d’épidémies et autres manifestations négatives dans notre espace conscient.
La conscience est un mot dont les deux sens sont inséparables: être en état d’éveil, ainsi que morale éthique bienveillante.

 

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