Le comité de l’immigration et de l’intégration de la Knesset a discuté mardi de la façon de lutter contre le taux élevé de suicide parmi les immigrants en Israël. En effet, un tiers des suicides comptabilisés dans le pays est commis par des immigrants. Cette statistique provient d’un rapport rédigé par le ministère de la Santé en 2016, qui couvre les données de la dernière décennie. Le nombre est alarmant en gardant à l’esprit que les immigrants ne représentent que 20% de la population. Certains groupes d’immigrants ont des taux de suicide particulièrement élevés. Entre 2000 et 2013, environ 1 658 immigrants se sont suicidés. Parmi ceux-ci, un quart est arrivé de l’ex-Union soviétique dans les années 90 et de 3 à 8% d’Ethiopie dans les années quatre-vingt. Le président du Comité, le député Avraham Neguise (Likud), a souligné que ces populations sont plus exposées au risque de suicide en raison du manque d’environnement favorable, de difficultés d’acclimatation et de moyens de subsistance. Il a appelé les citoyens à “être attentifs et soutenir les immigrants qu’ils connaissent, car parfois un sourire et une parole réconfortante peuvent faire la différence”. Il a également noté que l’un des principaux problèmes était que de nombreux immigrants ne savent pas vers qui se tourner pour obtenir de l’aide en cas de crise. Selon le Conseil national pour la prévention du suicide, qui a créé un comité spécial pour prévenir le suicide chez les immigrants, le ministère de la protection sociale ne dispose pas de base de données sur les immigrants, ni de stratégies pour prévenir le suicide. Un représentant du conseil a également déclaré que le ministère de la Santé manquait de renseignements sur les immigrants dans le cadres des services de santé mentale, des cliniques, des services psychologiques, des hôpitaux psychiatriques et des hôpitaux généraux. L’initiateur de la discussion, Yakov Margui (Shas), a appelé à accorder une attention particulière aux jeunes immigrants et à veiller à ce que les bureaux du gouvernement fournissent une réponse ciblée.Mira Keidar, directrice du Département du Bien-être et des Ressources Humaines de l’Agence Juive, a mentionné un projet de recherche sur deux ans qui examine la réponse des ministères au problème et précise que même dans les organismes de prévention du suicide, il n’y a généralement pas d’accent mis sur la population immigrante et peu d’intérêt accordé au travail avec des cultures différentes ou dans des langues différentes. Liami Lawrence, co-fondateur de Keep Olim en Israël, a déclaré que son organisation avait l’intention de commencer à offrir des services de conseil en santé mentale subventionnés à bas prix dans diverses langues l’année prochaine. La députée Ksenia Svetlova (Union sioniste) a noté que le taux de suicide chez les immigrants de l’ex-Union soviétique représentait le double de celui de la population générale, selon un rapport de l’ONG Path to Life. Elle a appelé le gouvernement à budgétiser et à mettre en place un programme pour «prévenir le prochain suicide». “L’État ne doit pas «ignorer la nécessité de prendre soin des immigrants, même après leur arrivée, pour les garder en Israël, mais aussi pour les garder en vie”, a-t-elle déclaré.
Source : Jpost