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La centrale de la pensée talmudique

L’examen des formes multiples de la question si centrale à la pensée talmudique, peut être appelé l’art d’adresser ce qui gêne. Derrière chaque mot de Rashi, même sur le Houmash, cette question existe. C’est aussi un principe fondamental de la pensée freudienne. La parole n’est jamais un accident. Elle n’est que la pointe apparente d’un questionnement. Ce qui gêne émet des signes. C’est une souffrance qui se relâche ou se repositionne par la parole. Quand on suit le trajet jusqu’à sa fin, on découvre une nouvelle manière de poser une question. Le livre de Job donne comme réponse à la souffrance, la vision d’un escalier fait de 50 questions. Sans s’interroger et déranger le cadre d’une question, on ne peut pas parvenir à la prochaine. Les questions s’interpellent l’une l’autre.
Une des questions de notre temps: que veut dire le mot étranger?
Existe t-il un Qal vaHomer, une déduction a fortiori, pour le concept ´d’étranger ‘, (de strangeness), qui ne serait pas régressive ou destructrice?
Souvent lorsqu’on rencontre des anges dans la Bible Hébraïque, il est question d’étrangers, de visiteurs, et de la façon de les accueillir.
Être-Ange, dont le rôle est de dresser devant nous un miroir, où se révèlent les ombres et les espoirs. Ou bien ceci: Être qu’on jetterait en dehors du regard.
Dans le froid des vagues, dans l’asphyxie des eaux profondes.
Les réfugiés de l’inquisition, les survivants qui ont peuplé le Cape Vert.
Ceux-là ont traversé des visions de noyades dans l’océan d’indifférence, l’Europe rejetant ses natifs en Afrique. Être-Ange ressuscita en musique, sur un continent qui ressemble à une oreille géante. Il y a une manière de traduire ‘ange’ à partir de l’Hebreu Mal’akh, mot qui vient de Mel’akha, œuvre. Ceci nous donnerait ouvrier.
Faut-il avoir conscience de l’ange, ou bien plonger dans l’illusion confortable de son absence? Faut-il savoir que des ouvriers ont fabriqué tout ce que nous utilisons, et être concernés par leurs conditions de vie, ou bien faire le choix de consommer leur temps sans s’interroger? Ce n’est pas comme être conscients qu’il y a des technologies de A.I. autour de nous, malgré notre inattention, ou qui se nourrissent de notre inattention. Celui qui vous écoute pour vous observer ne vous entend pas. Être conscients de l’Ange, c’est entrer dans l’Ange. Entrer dans l’Ange, c’est découvrir sa mission. Quand notre mission-œuvre, notre Mel’akha, est révélée, nous ne voyons plus d’étrangers dans ce monde. Nous sommes devenus nous-mêmes la terre et ses mouvements. Nous devons, par la question, surmonter le cadre de nos vœux-nedarim-engagements, et admettre un nouvel assemblage dans notre espace intérieur. C’est un Kol Nidrey individuel, un appel au cœur par le cœur. Les vœux faits, les engagements voués à certaines conceptions et dispositions, peuvent être libérés et désengagés. “Moutarim lakhem”: ‘sont ouverts pour vous’ les niveaux plus sublimes que ceux qui vous maintenaient en état de dépendance.
Sortez de la cage des mots, et peut être l’ange vous parlera.

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